Le fait de composter un nombre de billets supérieur aux prévisions (4 athlètes) est une grande victoire pour le judo algérien et la fédération qui a ouvert un vrai chantier. « C'est une performance compte tenu de la difficulté du système de qualification. Le judoka doit récolter les points durant deux années et bien gérer la suite du parcours. Nos athlètes sont à féliciter ainsi que tous les staffs techniques et membres de l'instance fédérale. Nous avons encore la possibilité de qualifier un 6e athlète, en l'occurrence Ratiba Tariket. Dans sa catégorie des -57 kg, elle s'est bien replacée, en engrangeant 400 points et comptabilisant ainsi 548 points », a déclaré le directeur technique national Samir Sbaâ. En revanche, les chances de Kaoutar Ouallal (-78 kg) se sont amenuisées. « C'est une athlète de très haut niveau physiquement et techniquement. Je suis très déçu de ne pas la voir conserver son titre continental arraché en 2015. Il lui faudra deux exploits pour valider son ticket pour Rio avant la date-butoir du 31 mai. Elle aura deux tournois, à savoir un en Ouzbékistan et un autre au Kazakhstan durant lesquels les médailles d'or ne rapporteront que 200 points », ajoute-t-il. « Un programme de préparation mis en application dès demain » Suite à cette qualification massive aux JO 2012 (2 athlètes), la Fédération algérienne n'a pas attendu longtemps pour lancer la dernière étape de préparation. « Nous avons tenu une réunion mercredi avec les athlètes pour un briefing. Une copie du programme a été transmise pour le ministre de la Jeunesse et des Sports et pour le Comité olympique algérien. Demain aura lieu le premier regroupement au centre de Souidania. Sur place, les athlètes effectueront tout un bilan médical. Le staff technique sera sur place pour les suivre », fera-t-il savoir avant d'ajouter : « Outre les deux tournois du grand chelem, nous prendrons part aux masters du Mexique. En présence des 16 autres qualifiés pour les JO 2016, nos représentants auront une aubaine pour se frotter à leurs probables adversaires durant le rendez-vous olympique. » Pour valider son programme et l'enrichir, l'instance fédérale fera périodiquement une expertise. « Il y aura la contribution de professeurs de l'Institut en sciences et technologie du sport. Cela va donner une crédibilité supplémentaire », souligne-t-il. Pour mettre toutes les données à la disposition des staffs techniques et des athlètes, une équipe spécialisée dans l'audio-visuel a été nommée. » Son effectif sera chargé d'enregistrer tous les combats des qualifiés des autres pays. Ces supports permettront de décortiquer la stratégie des futurs vis-à-vis de nos judokas », indique-t-il. « Que les critiques non constructives cessent ! » Dépité par certaines analyses subjectives des derniers résultats du judo algérien durant les derniers Championnats d'Afrique en Tunisie, à savoir la 2e place par équipes, le responsable de la DTNA a souhaité que les critiques non constructives cessent, car il s'agit de préparer les représentants de l'Algérie aux JO 2016, pas ceux de la fédération. « Je ne comprends pas pourquoi on veut faire de notre 2e place africaine un drame. L'Algérie est la seule nation arabe et africaine à avoir qualifié 5 athlètes pour Rio 2016, devançant la Tunisie (2 qualifiés) et le Maroc (2 qualifiés). Il faut respecter nos athlètes qui ont fait d'énormes sacrifices ainsi que toute l'armada qui les a accompagnés. Demandez aux athlètes quel sera leur choix entre une participation à un championnat d'Afrique ou des JO ». Rappelant que les portes de la fédération sont toujours grandes ouvertes, notre interlocuteur a appelé les experts à se rapprocher de la cellule de réflexion pour donner leurs idées. « Nous n'avons jamais dit que nous sommes parfaits. Celui ou celle qui critique, n'a qu'à le faire constructivement, ou se taire. Les athlètes qui iront à Rio ont besoin d'un climat sain pour préparer la compétition la plus prestigieuse de la planète. Il faut les encourager, pas tenter de les déstabiliser en dévalorisant leurs résultats ô combien honorables », dira-t-il en substance. « La qualification aux JO 2020 sera plus difficile » Mettant en exergue les bienfaits du rajeunissement graduel des effectifs, Sbaa a estimé que la qualification pour les JO 2020 sera plus difficile par rapport à celle de 2016. « De plus en plus, la mission de se qualifier à des joutes olympiques devient délicate. Les pays considérés comme novices en judo ont mis en place un processus de formation et investi financièrement, matériellement et humainement. Il faut être fier de voir nos athlètes, qu'ils soient nouveaux ou anciens, figurer parmi les 22 meilleurs au monde sur plus de 300 classés dans chaque catégorie. » A rappeler que la fédération internationale a décidé d'établir un nouveau système de qualification aux JO juste après l'édition de 2008 à Pékin, ainsi que des modifications techniques auxquelles les athlètes ont trouvé d'énormes difficultés à s'adapter.