C'est en présence du ministre de la Culture qu'a eu lieu, samedi dernier, la projection de « Maintenant, ils peuvent venir » de Salem Brahimi, à la salle Ibn Zeydoun (Riadh El Feth). Le film est produit par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, avec le soutien du ministère de la Culture, et deux sociétés privées, Battam Films et KG Production. Après sa projection au Festival d'Annaba du film méditerranéen, un public nombreux a pu découvrir le film qui a remporté le « Annab d'or ». Dans cette adaptation du roman éponyme d'Arezki Mellal (éd. Barzakh 2000), le chanteur Amazigh Kateb, qui a obtenu le prix de la meilleure interprétation masculine, partage l'affiche avec Rachida Brakni. Le film retrace notamment la décennie noire, à travers le parcours d'une famille. Nouredine épouse Yasmina. Avec elle, il apprendra l'amour, la famille, la résistance. Malgré l'horreur. Pour Salem Brahimi, « l'œuvre était une chronique familiale à la base. C'est une histoire qui aurait dû être simple, sauf qu'elle est venue se gonfler de l'histoire algérienne récente. C'est une chronique familiale poignardée par l'histoire. Interrogé sur le choix de la décennie noire, il avoue qu'elle fut « le plus gros poids que j'avais sur les épaules, en commençant le film. Comment aborder ça et recréer une période aussi tragique sous les fenêtres des gens qui l'ont vécue ». « Ce qui a soulagé le film et m'a soulagé de ce poids en grande partie, est l'équipe magnifique. Pour eux, plus qu'un boulot, c'était leur histoire. Avec leur aide, leur force je pense que le film a bénéficié d'un surplus d'intelligence », a-t-il confié. Il n'omet pas aussi de mettre en avant la générosité de tous les figurants, et gens dans la rue. Salim Brahimi traite, avec souplesse et subtilité, la décennie noire, l'identité et les rapports humains. L'originalité du réalisateur tient dans sa créativité surprenante. Une interprétation envoûtante des comédiens, une façon de traiter le sujet qui ont brisé la barrière du déjà-vu. Salim Brahimi jette un regard à la fois critique et bienveillant sur les problèmes vécus par notre société dans son film. Ce dernier a decroché dernièrement le prix du jury au 12e Festival international du film de Dubaï. Salem Brahimi est un producteur et réalisateur franco-algérien. Après avoir coréalisé « Africa is Back », un long métrage-documentaire avec Chergui Kharoubi, il enchaîne avec « The 2nd Panafrican Cultural Festival of Algiers » et « Abd El Kader » sur l'Emir Abdelkader. Il a par ailleurs produit des longs métrages de fiction et les documentaires « Mon Colonel » de Laurent Herbiet (2006) et « Cartouches Gauloises » de Mehdi Charef (2007).