Le procès de Hosni Moubarak, qui a régné pendant trente ans sur l'Egypte, avant sa démission le 11 février et son assignation à résidence surveillée depuis avril à l'hôpital de Charm El Cheikh où il est soigné pour des problèmes cardiaques, débutera aujourd'hui, pour des raisons de sécurité, à l'école de police du Caire. Il sera retransmis à la télévision. Officiellement, l'ancien président égyptien, 83 ans, sera jugé pour homicides prémédités lors du «printemps arabe» de janvier et février qui a fait 480 morts, abus de pouvoir et détournements de fonds publics. Il risque la peine de mort s'il est reconnu coupable. S'il n'y a pas eu préméditation, il sera condamné à la prison à vie. Le Conseil suprême des forces armées qui assure la transition démocratique va-t-il évoquer l'état de santé «stationnaire» de Moubarak pour le soustraire à la justice ? Sera-t-il tenté d'ajourner le procès sitôt après son ouverture ? Habib al Adli, l'ancien ministre de l'Intérieur et six responsables de la sécurité, côtoieront Moubarak sur le banc des accusés. Ils comparaîtront pour les mêmes charges. Alaa et Gamal, les deux fils de l'ex-Président qui sont dans une prison du Caire, seront jugés quant à eux, pour corruption. Quelque 600 personnes sont attendues pour l'ouverture de ce procès qui sera «rapide», selon Ahmad Refaat, le président du tribunal pénal du Caire qui a été chargé de juger le raïs déchu.
