En attendant l'ultime étape qui consiste à débarrasser définitivement le site de l'avenue de Roumanie de ses vieilles maisons et bidonvilles, le déménagement des 27 familles occupant la rue Benzouit opéré jeudi dernier, a failli se transformer en émeute. En effet, la délocalisation de ces familles qui, en principe, devait se faire sans problèmes particuliers et en présence de quelques officiels, a vite tourné en échauffourées entre jeunes issus de ce quartier et les éléments de la police présents en force sur le site. Selon des témoins sur place, tout est parti après qu'un petit incident ait éclaté entre un policier et une mère de famille, cette dernière ne voulant pas quitter son domicile a fait une chute après l'intervention du policier, ce qui a provoqué tout de suite une réaction violente de la famille et des voisins. Immédiatement après, toutes les entrées au quartier furent bouclées, les jeunes ont lancé des pierres et d'autres projectiles sur les éléments de la police et ces derniers ripostaient par des bombes lacrymogènes. On dénombre pas moins d'une trentaine de blessés dont un responsable du cabinet du wali touché à la tête par un projectile ainsi qu'un journaliste et deux femmes. Ce n'est que quelques heures après que le quartier retrouva son calme. Pour le reste du déménagement, cinq usines furent rasées, leurs propriétaires auront en compensation des terrains dans la zone industrielle Palma ainsi qu'une somme d'argent. Pour rappel, cette action de délocalisation de toute la zone qui comprend les quartiers populaires du Bardo (qui a déjà été rasé) et de l'avenue de Roumanie, entre dans le cadre de la modernisation de la ville des ponts.
