Perspective n Le chef du gouvernement sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a affirmé, hier, à Madrid, que devant l'enlisement du conflit du Sahara occidental, le peuple sahraoui a entamé une transition vers une nouvelle étape, celle de la paix ou de l'escalade militaire. «Nous sommes aujourd'hui dans une phase où la révision de notre vision et de nos relations avec la Minurso nous paraît inévitable», a ajouté le responsable sahraoui. «Par conséquent, commence pour nous la transition vers une nouvelle étape où il ne peut y avoir que deux solutions : la paix ou l'escalade militaire», a-t-il dit. Devant cette perspective, il a appelé la communauté internationale à intervenir en «urgence» pour «préserver la légalité internationale et garantir la paix et la sécurité», précisant que le seul moyen pour y parvenir est de contribuer à ce que le peuple sahraoui exerce son droit légitime à l'autodétermination et l'indépendance, de promouvoir le respect des droits de l'homme et l'ouverture du territoire aux observateurs internationaux. Pour lui, ce n'est que dans ce contexte que les conditions indispensables seront réunies pour que les négociations entre les deux parties (le Front Polisario et le Maroc) aient un sens et puissent connaître des avancées. Le chef du gouvernement sahraoui a rappelé, par ailleurs, que le conflit sahraoui est un «processus de décolonisation inachevé» qui «doit trouver sa solution conformément au droit international pour tous les problèmes de décolonisation». Dans ce sens, il a affirmé que tout règlement doit passer, par conséquent, par le «libre exercice du peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination, conformément notamment à la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU». Tout en rappelant encore qu'aucun pays du monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Il a fustigé les «pays amis du Maroc» qui se font les porte-voix des thèses marocaines sur le Sahara occidental et qui tentent de semer le doute sur la viabilité d'un Etat sahraoui indépendant. Ces pays savent que l'expansionnisme est la réelle et seule cause de l'instabilité et la concorde entre les pays du Maghreb. «C'est, là, le seul obstacle pour que les pays et les peuples de la région puissent unir leurs efforts dans la lutte contre le sous-développement et contre les fléaux du terrorisme, l'immigration illégale et le trafic de drogue», a-t-il dit. Le chef du gouvernement sahraoui a dénoncé aussi «l'expansionnisme» du Maroc dans la poursuite de ce conflit, dont il a tenu également responsable l'ONU «incapable d'appliquer ses propres résolutions dans un simple problème de décolonisation». Il en a voulu également à la France devenue aujourd'hui protectrice de la politique coloniale du Maroc et complice de ses violations des droits de l'homme. Il a accusé également l'Espagne, «la puissance administrante du Sahara occidental», d'être la «responsable de toute la tragédie» du peuple sahraoui, et qui «n'a pas été capable de profiter de l'implication de l'ONU pour impulser une solution juste et pacifique du conflit». R. I. / Agences