Danger - Hier, les services de la Protection civile sont intervenus à deux reprises dans une école primaire au niveau de ce quartier populaire. Il ne fait plus bon vivre à Bab El-Oued en ce début de saison hivernale. Avant-hier la terrasse d'un immeuble situé à l'avenue Colonel Lotfi s'est effondrée, heureusement aucune victime n'est à déplorer. Les habitants qui ont passé une seconde nuit à la belle étoile, ont donné un ultimatum de 48 heures aux autorités pour un éventuel relogement avant d'investir la rue avec armes et bagages. «Si dans deux jours aucune prise en charge n'est préconisée par les autorités locales, nous allons investir l'avenue Colonel Lotfi en compagnie de nos familles et en y déposant nos meubles à même la voie publique», menacent les habitants de cet immeuble. Hier, les services de la Protection civile alertés par des citoyens, sont intervenus à deux reprises au niveau de l'école primaire Ennahda, située au niveau de la rue Mohamed-Boumezrag à Bab El-Oued. En effet, l'une des façades de cet établissement scolaire menace de s'écrouler. En l'absence de la directrice lors de notre passage en fin de journée, c'est un employé qui nous relate les causes de la détérioration de ce mur. «Après le séisme de 2003, notre école a été durement ébranlée. La restauration décidée par les pouvoirs publics n'est pas allée au bout de ses travaux, du fait du branchement d'un réseau électrique sur cette partie qui menace de s'écrouler», révèle notre interlocuteur. Les parents d'élèves qui ont alerté les services de la Protection civile, sont inquiets. A l'image de ce retraité des finances qui se soulève contre les autorités locales «qui ne bougent pas le petit doigt pour protéger nos enfants d'un éventuel drame». Notre interlocuteur, un ancien membre de l'association des parents d'élèves semble être bien au fait des démarches du chef de cet établissement. «La directrice a adressé plusieurs courriers à l'APC qui sont restés lettre morte», dit-il. La mère d'une élève, dentiste de profession, culpabilise les parents «qui ne se manifestent que rarement», l'association des parents d'élèves «qui n'active pas ou n'existe pas» et les élus de la commune «pour qui le danger qui plane sur la tête de nos enfants est le dernier de leurs soucis», dénonce-t-elle. Plus alarmiste, une autre maman nous invite à visiter une salle de cours «dont le plafond risque de s'effondrer sans que personne ne tire la sonnette d'alarme», dit-elle à son tour. Un semblant de classe destinée aux élèves du préscolaire, une cave pour être plus précis, située au bas de cette école se trouve dans une situation lamentable. Actuellement fermée, les enfants «congédiés» malgré eux, cette classe est inondée par un égout et les infiltrations d'eau à travers les façades. «Cette situation dénote que nous sommes encore loin pour parler d'une égalité de chance pour tous les enfants de notre pays. Il y a une école avec des climatiseurs et toutes les commodités et le confort pour les enfants de l'élite, comme il y a des écoles dont les classes ressemblent à des écuries pour les enfants du peuple. Des classes dont même le poêle ne fonctionne plus avec la disparition des bûcherons», tempête un citoyen qui revendique une intervention rapide des autorités pour une réelle restauration de cette école, «surtout que les vacances d'hiver approchent», conclut-il. Le P/APC de Bab El-Oued relaxé Le président de l'APC de Bab-El-Oued, Hacène Kettou a été relaxé avant-hier par la cour d'appel du tribunal de Sidi M'hamed après avoir été condamné en première instance à cinq années de prison ferme pour une affaire de réparation d'une voiture de la municipalité, dont le montant s'est avéré trop élevé par la tutelle. Dans cette affaire, deux autres personnes, membres de la municipalité de Bab-El-Oued, ont été inculpées par le juge de la cour d'appel.