Insécurité - Les pickpockets imposent leur diktat et sèment la terreur dans certains quartiers d'Alger-Centre. Comment expliquer la recrudescence, ces derniers temps, de plusieurs phénomènes tels que le banditisme, et surtout les bagarres et les vols à la tire en pleine rue de jour comme de nuit ? Plusieurs quartiers à Alger Centre représentent un danger permanent pour les passants. Les petites ruelles ne sont pas en reste. Encore sous le choc, nombre de personnes évitent de se rendre dans certains lieux pour ne pas revivre le même cauchemar. Les scènes des agressions se succèdent, mais ne se ressemblent pas. Et en dépit de l'omniprésence des forces de police, ce phénomène a pris des proportions inquiétantes. A la station de bus de Tafourah, le nombre de vols reste important. Il ne se passe pas un jour où l'on ne voit pas une personne se lamenter d'avoir été délestée de son portefeuille. Rares les fois où l'on voit un voleur arrêté par les policiers. Très souvent les malfrats prennent la fuite. Même scénario au Champ-de-Manœuvre. Des mineurs, armés de couteau, se mettent par groupe de deux ou trois, pour s'entraider dans l'exécution de leur forfait. Et avec le silence complice de tous, ces agresseurs sont arrivés à imposer leur loi. «Nous avons vécu une scène digne d'un film de science-fiction. Vers la fin de la journée, un jeune de moins de 20 ans, crasseux, a semé une grande panique dans cet endroit. Avant l'arrivée du bus, ce dernier, faisait le va-et-vient sans pour autant se faire remarquer. Une fois dans le bus, ce mineur m'a poursuivie en me mettant le couteau au niveau des genoux, ses yeux braqués sur moi», nous raconte une jeune fille. «Enlevez votre bague et donnez-la-moi tout de suite…, a murmuré ce voleur », s'est-elle indignée. Elle a été obligée d'obtempérer comme c'est souvent le cas, de peur d'être malmenée. Mêmes scènes à Birkhadem, au Caroubier et ailleurs. Le chômage, l'exclusion sociale, le gain facile ont perverti beaucoup de jeunes. A Alger-Centre et ses environs, des citoyens signalent des cambriolages de voitures et des vols à la tire, commis au vu et au su de tout le monde par des aigrefins. Les policiers ont essayé à maintes reprises de mettre de l'ordre au niveau de certaines stations mais cela n'a guère suffi à juguler le phénomène. Exemple : la sécurité à l'arrêt de bus de la place des Martyrs reste difficile à maîtriser. Des dizaines de tentatives d'agressions sont recensées par jour. Ces actes révoltants ont mis à mal la quiétude qui autrefois régnait dans la bruyante capitale.