Résumé de la 3e partie - Manoggi demande à Drock de faire peur à Gardner face auquel il a perdu 3 millions au baccara... Finalement, dit-il, c'est plus facile de faire peur aux gens que de les faire rire. — Plus facile, Monsieur, mais parfois plus dangereux... Se mirant dans la glace, Drock essaie de se composer la tête d'un tueur. Puis il met un instant son nez rouge pour faire sourire le chauffeur ; celui-ci lui demande les consignes : — Devrai-je attendre Monsieur, ou bien Monsieur partira t-il avec l'avion ? — Attendez-moi, dit Drock, je n'en aurai pas pour longtemps. Avec sa voix forte et son accent de Vancouver, M. Gardner est assez impressionnant. L'homme d'affaires canadien a déjà pris place à bord d'un avion privé, quand son homme de main fait savoir qu'un employé de Manoggi voudrait à tout prix une place à bord d'un avion privé, son homme de main lui fait savoir qu'un employé de Manoggi voudrait à tout prix lui parler. — Manoggi ? Hmm... Juste une minute, OK ? Tout émoustillé de se retrouver pour la première fois de sa vie dans un avion, Drock regarde autour de lui avec curiosité. Les hélices tournent déjà, la carlingue vibre. Gardner a horreur de perdre son temps. — Alors, dit-il avec un terrible accent. Qu'est-ce que Manoggi veut me dire ? Drock fait mine de réfléchir et sort le revolver de sa poche intérieure. D'un geste rapide, il colle le canon sous le nez de l'homme d'affaires. — C'est fini pour toi, Gardner. Tu peux faire ta prière. — Mais... — Y a pas de mais ! Je vais t'exploser la cervelle, maintenant. Ce seront les derniers mots de Drock. Une première balle va le toucher à la hanche ; la deuxième se loge dans son cœur. Le garde du corps rengaine. — Ça va, m'sieur ? — Merci, Ben. Ce fumier de Manoggi a bien failli m'avoir. Le garde du corps inspecte le cadavre. Il palpe le nez rouge dans la poche du veston mais n'y prête pas attention. — Pas de papiers, m'sieur, juste un peu d'argent. Mais Watson Gardner considère avec consternation «l'arme» de son agresseur un vulgaire jouet en bakélite ! — Ben, j'ai l'impression que tu as fait une petite erreur, vois-tu ? — Comment ça, m'sieur ? — Rien, c'est sans importance. Allons, décollons maintenant ! Quand ils furent au-dessus de la Manche, Watson Gardner ordonna à son homme de main d'ouvrir la petite porte à l'arrière de l'appareil. Il l'aida lui-même à transporter le corps. Tous deux le poussèrent dans le vide à coups de pied. La silhouette de Drock tournoya un moment dans les airs, puis elle disparut dans l'eau grise. Ne voyant pas son passager redescendre de l'avion de Gardner, le chauffeur de la limousine du Claridge crut d'abord à un nouveau poisson d'avril. Il ne commença à en douter que la semaine suivante, en lisant dans la presse qu'un inconnu avait été retrouvé dans la Manche un inconnu avec un nez rouge !