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Littérature africaine
Du singulier au pluriel
Publié dans Info Soir le 30 - 01 - 2013

Avis - Certains préfèrent parler de la littérature africaine d'expression française au singulier, vu qu'elle traite la même réalité et les mêmes conditions, celles de l'Afrique.
«Je crois qu'on ne peut parler de la littérature africaine qu'au singulier», dira Irène Dembé, écrivaine gabonaise, et d'argumenter : «C'est vrai qu'il y a des particularités, mais il y a une sorte d'universalité, dans la mesure où ce sont les mêmes réalités qui sont dites. C'est une littérature qui traduit les mêmes problèmes que nous vivons tous. Je crois qu'un lecteur d'Afrique du Nord ne serait pas dépaysé en lisant un auteur d'Afrique centrale. Moi, je parle plutôt de la littérature africaine.»
Toutefois, Fatema Bekhaï, universitaire dont la spécialité est les littératures africaines subsahariennes, préfère évoquer cette littérature au pluriel.
«Jusqu'à présent, on parlait d'une littérature africaine et, d'ailleurs, les Européens lorsqu'ils traitent de la littérature africaine, préfèrent la mettre au singulier, étant donné que maintenant la production se diversifie – il y a énormément de livres qui paraissent chaque année – il serait peut-être bon, maintenant, de parler de littérature nationale, donc de littérature au pluriel.»
Estimant la littérature africaine en général riche et diversifiée, Fatema Bekhaï explique : «D'abord, elle est immense et variée et, en plus, elle a subi des influences diverses, puisqu'il y a des pays qui ont été colonisés par la France, d'autres par la Grande-Bretagne ou le Portugal, si bien que nous avions des réponses à toutes ces colonisations qui sont un peu différentes, et ensuite, il y a un imaginaire qui est extraordinaire et qui est très vivant.» Interrogée sur les particularités de la littérature francophone, Fatema Bekhaï répond : «Elles sont diverses. Elle a autant de particularités qu'il y a d'auteurs, comme c'est le cas partout. Autrefois, elle était près de la norme, c'est-à-dire que les auteurs écrivaient un français très correct, très normé. Et puis maintenant, de plus en plus, on se libère de cette norme pour arriver à plus de spontanéité et aussi à une expression qui corresponde au vécu africain.» De plus en plus d'écrivains – ils sont d'ailleurs nombreux à le faire – ont tendance à s'imprégner de leur culture ancestrale. «Tout à fait !», s'exclame-t-elle, et d'étayer : «D'abord, parce qu'il fallait redécouvrir la culture ancienne, réaffirmer son authenticité et son identité face à un pouvoir colonial qui avait voulu laminer toutes les autres cultures. Il fallait donc qu'on retrouve notre identité. Nous avons beaucoup cristallisé notre identité autour de l'Emir Abdelkader et c'est pareil en Afrique subsaharienne. Il y a eu des épopées qui ont été construites pour raconter justement comment ces hommes, qui étaient des guerriers à l'origine ont créé de grands empires. C'est pour prouver aussi au monde occidental – les Européens disaient aux Africains par esprit de domination que ces derniers n'avaient aucun passé historique, donc ils étaient des peuples qui ne méritaient pas d'exister – que l'Afrique n'était pas vierge d'un passé historique, bien au contraire.»
- Ecrire pour s'affirmer historiquement ne relève-t-il pas de ce besoin de dire une identité, c'est-à-dire cette littérature ne serait-elle pas une une littérature de l'identité ? «Non, ce sont des périodes, et maintenant nous sommes arrivés à la période où les gens veulent s'exprimer eux-mêmes et nous avons une grande diversité, on n'a pas forcément une identité, ça varie», précise-t-elle, et de poursuivre : «Lorsque les femmes veulent s'exprimer, oui peut-être elles veulent lutter contre certains préjugés de la société, lorsqu'elles veulent abolir certaines pratiques qui les mutilent, comme l'excision, qui les humilient, là, oui, à ce moment-là, on retrouve l'identité d'être humain à part entière.» A la question de savoir ce qu'on pourra dire de la littérature africaine aujourd'hui, Fatema Bekhaï répond : «Elle est très vivante, très diverse, il y a tellement de titres qu'on n'arrive pas trop à suivre.» En d'autres termes, la littérature africaine est en plein essor. «Nous n'avons pas à rougir face à d'autres littératures, comme la littérature occidentale», dira, de son côté, Irène Dimbé, et de poursuivre : «Nous avons même de grands auteurs en Afrique. Nous avons la particularité de traduire d'une certaine façon ce que nous voulons exprimer. Il y a beaucoup de couleur dans la littérature africaine. Il y a aussi beaucoup d'images. C'est une littérature particulièrement influencée par nos langues, par notre culture, tels les proverbes. Ce sont des éléments qui enrichissent véritablement la littérature africaine et lui donnent son originalité. C'est une littérature qui a sa place.»


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