Débat - Des responsables de la Fondation Arab Fund for Arts and Culture (Fonds arabe pour les arts et la culture, AFAC) ont animé, hier, à l'espace Plasti, une rencontre sur leur programme de subventions. Cette Fondation, qui finance des projets artistiques dans les pays arabes, était représentée par son directeur du conseil d'administration, Oussama Rifahi, et Mlle Rasha Salah, directrice des subventions. Les deux responsables se sont succédé à la tribune pour présenter, avec d'amples détails, le fonctionnement et les objectifs de la fondation AFAC. Basée depuis 2011 à Beyrouth, la Fondation a été créée en 2007 en Jordanie, à l'initiative des activistes arabes dans le domaine culturel, dans le but de développer un mouvement artistique créatif assurant la prospérité de la société arabe. Pour ce faire, les initiateurs ont tracé deux principaux objectifs : soutenir la production de nouveaux projets artistiques d'une manière indépendante, sans intervenir dans le choix de la thématique et encourager la communication entre les artistes arabes en interne et en externe, en créant des espaces de rencontres avec des artistes étrangers. Concernant la source de financement, Oussama Rifahi indiquera : «L'une de nos principales priorités est d'assurer le maintien de notre organisation, nous arrivons à entretenir nos fonds loin des gouvernements arabes. Nous avons recours au mécénat, une technique très lucrative dans nos activités, même si elle est très peu pratiquée dans les pays arabes.» Pour son financement, «la Fondation s'appuie sur trois méthodes : des fondations internationales telles que les banques et autres, des compagnies arabes qui consacrent une part de leur gain pour soutenir le domaine de la culture et enfin la contribution d'une vingtaine de personnalités arabes, qui assurent une somme allant de 10 000 $ à 60 000$», a-t-on expliqué. Et d'ajouter : «En 6 années d'existence, la Fondation est arrivée à réaliser un budget évalué à 1 200 000 $, consacrant les deux tiers au soutien direct aux initiatives individuelles et le tiers restant à des institutions culturelles.» Annuellement, elle reçoit près de 2 500 demandes de subvention pour des projets culturels dans toutes les disciplines, après étude par un jury polyvalent et de différentes nationalités arabes, une centaine de projets seront désignés pour bénéficier d'un soutien financier. A cet égard, 14 projets algériens ont pu obtenir cette aide dont la réalisatrice, Djamila Sahraoui, pour son film ‘Yema', auquel une aide de 35 000 $ a été attribuée. - L'Algérie et le Maroc sont les deux pays arabes qui bénéficient le moins de ce support, en raison de l'usage de la langue française dans leurs requêtes, une langue qui n'est pas reconnue par le conseil de l'organisation dont le règlement ne prend en compte que les requêtes formulées en arabe ou en anglais. A ce sujet, la directrice des Subventions expliquera : «L'arabe et l'anglais constituent les deux langues de travail de notre organisation, ce sont les langues les plus utilisées dans le monde arabe, l'intégration de la langue française nécessitera des efforts financiers et logistiques plus lourds de notre part.» Elle ajoutera : «Pour la sélection finale, le jury prend en considération trois aspects du projet présenté, en premier lieu la qualité, puis l'innovation par rapport à la culture arabe et enfin la présentation détaillée des dépenses budgétaires.» Très motivés pour attirer l'intérêt des artistes algériens et afin de renforcer leur présence dans le programme AFAC, les deux représentants de l'organisation arabe comptent aller vers la rencontre d'autres activistes dans le domaine culturel, à Oran et Constantine, la présence des intéressés est vivement sollicitée. Les activités de l'organisation peuvent être consultées sur son site web www.arabculturefund.org.