Résumé de la 1re partie - Le fait que sa belle-fille danse avec un étranger, met hors de lui le beau-père qui lui donne une gifle magistrale... Le fils ne bronche pas. Son regard n'est pas très net, la bière embrouille un peu ses idées. Il cherche quelle attitude prendre devant le geste brutal de son père. Après tout, c'est lui le mari. C'est à lui de se sentir vexé, s'il y a lieu. Autour d'eux, les danseurs, d'abord surpris, ronchonnent. Il est facile de deviner ce qu'ils pensent : «D'où sort ce vieil imbécile démodé ? Est-ce qu'on gifle une fille dont le seul crime est d'avoir dansé avec un garçon de son âge ? Elle n'a rien fait de mal ! Son mari n'a d'ailleurs pas protesté !» Au bord des larmes, Renata agresse son beau-père. «Qu'est-ce qui vous prend ? Vous êtes fou ? — Tu ridiculises ton mari ! Je te prie de te tenir correctement !. — Mais je me tiens correctement ! Nous sommes venus pour danser, non ? Je ne vais pas passer la soirée à vous regarder boire, tout de même !» Horst Hekel est en principe un homme calme et pondéré. Les tests qu'il a passés avant d'entrer dans la police le prouvent. Il tente d'apaiser sa femme. «Ne t'énerve pas. Inutile de nous donner en spectacle... — Ben voyons. Tu laisses ton père me gifler et c'est à moi de ne pas m'énerver ?» Horst a un regard désemparé, que sa mère saisit au vol. Elle entraîne la jeune femme en lui murmurant des explications. Le père ne décolère pas. «Et voilà, j'ai tort ! C'est moi qui ai tort, maintenant ! C'est un comble ! Horst, mon fils, tu es bien trop conciliant. Vous êtes tous pareils, vous les jeunes ! Plus d'honneur, aucun respect pour rien ! — Mais si, papa... mais si... elle ne s'est pas rendu compte... Je t'en prie, calme-toi... elle ne le fera plus... allez.., bois ta bière. — Et tu n'as même pas envie d'aller casser la gueule à ce type ? — Laisse tomber, papa. C'est la fête ce soir, je ne vais pas casser la gueule à tous ceux qui vont danser avec ma femme, elle aime ça... et moi pas tellement. — Ce n'est pas une raison ! Ta mère n'aurait jamais osé ! La moindre des choses est de demander la permission au mari, tout de même ! — Oh ! tu sais, les permissions ! On ne vit plus comme ça, maintenant. Allez viens ! Viens, je te dis. Arrête de regarder les gens comme ça. Personne ne t'en veut ! — Il ne manquerait plus que ça ! La musique reprend, Horst entraîne son père, Renata se mouche dans les bras de sa belle-mère. Le calme revient peu à peu dans le tableau de famille, mais la tension ne retombe pas vraiment. L'alcool l'entretient, sournoisement. Un petit groupe s'est formé autour du malheureux danseur, quelques jeunes gens énervés commentent l'affaire. Dieu sait pourquoi, ils se sentent vexés par cette gifle. C'est Renata qui l'a reçue, pas eux. Et il s'agit d'une histoire de famille, en principe. Mais les regards furibonds du père, son mépris un peu stupide pour les mœurs d'une génération qui ne le concerne plus, méritent, à leur avis, une mise au point. A suivre...