Endurance - «Si on n'est pas confronté à une discrimination salariale, on est victime de harcèlements de tous genres au quotidien, que ce soit de la part d'un collègue ou d'un responsable.» «Plus de 200 femmes ont été victimes de viol, de harcèlement sexuel et d'inceste à l'échelle nationale, durant les neuf premiers mois de l'année 2013, entraînant parfois des grossesses illégitimes», a indiqué à l'APS la commissaire divisionnaire, Mme Kheira Messaoudène. Dans ce cadre, elle a expliqué que le nombre de femmes victimes de violence sexuelle «est en réalité plus élevé que le chiffre avancé», puisque beaucoup de femmes déposent une plainte mais la retirent par la suite. «Il existe des femmes qui souffrent en silence et le dépôt de plainte contre la violence sexuelle reste encore un tabou», a-t-elle déploré. Elle a précisé que sur 266 victimes de violence sexuelle, dix femmes ont fait l'objet de harcèlement sexuel et six autres ont été victimes d'inceste». S'agissant du harcèlement sexuel, elle a noté que cet acte de violence est généralement enregistré en milieu professionnel, dont le harcèlement sexuel verbal. La commissaire a relevé, en outre, que toutes les wilayas connaissent ce phénomène de violence sexuelle à l'encontre des femmes, causant dans certains cas des naissances illégitimes. La violence morale pourtant bien reconnue dans la législation du travail dans nombre de pays, comme un délit passible de sévères sanctions pénales, continue à être totalement ignorée dans la législation algérienne du travail. «Détrompez-vous si vous croyez que nous disposons du même titre de droits dans notre société. Si on n'est pas confronté à une discrimination salariale, on est victime de harcèlements de tous genres au quotidien, que cela soit de la part d'un collègue ou d'un responsable. Une promotion et même parfois un congé nous coûtent parfois trop cher», témoignent Hakima et Dalila, fonctionnaires dans un établissement privé. Une situation vécue également dans certaines entreprises publiques, selon certaines indiscrétions. Et là, le mutisme, par crainte de perdre son emploi est de mise, au moment où l'application des textes législatifs fait défaut. On peut citer le droit de la femme travailleuse à la protection de son intégrité morale tel que stipulé dans l'article 6 de la loi 90 11, lequel doit être suffisamment encadré par des mesures contraignantes pour garantir l'effectivité de son application.