Orientation - Il faudrait plus de rigueur dans la distribution des salaires, la valorisation de l'agriculture et la lutte contre la bureaucratie. L'expert international, président du bureau d'études, d'assistance technique et de conseils et expert des Nations unies, Mebarek Malek Serraï, était l'invité ce jeudi de la 13e édition du Forum des journalistes de Tipasa, tenu au siège de l'ONCI du Chenoua. Il a, dès l'entame de son intervention, fait le constat que «nous sommes extrêmement riches. Mais nous n'avons pas de management pour la gestion. Nous n'avons pas d'économie et notre industrie est malade», a-t-il souligné. Serraï déplore l'absence d'une réelle stratégie pour l'économie globale et ce, en l'absence d'un ministère de la Planification et des Visions stratégiques. L'invité du Forum s'interroge aussi : «Pourquoi aucun ministère n'a publié son bilan avec la fin de cette année ? Les budgets alloués aux ministères n'ont pas été consommés à 100 %. Sauf celui des Affaires sociales. Et même certaines communes sont déficitaires ou mal gérées». La Banque centrale gère très bien l'argent de l'Algérie. Mais c'est au niveau du commerce que la gestion est mauvaise. D'après lui «la base économique a été construite. Mais l'effort reste à faire avec le développement humain. On doit aussi réduire les importations». Mebarek Serraï voit aussi l'importance du plan d'aménagement du territoire et estime que le meilleur moyen de défendre un territoire est la fixation de sa population. Toutefois, il ne nie pas l'existence des actions gouvernementales et de conduites volontaristes «plus ou moins coordonnées et discutées du Premier ministre et même des ministres qui font des efforts. La volonté existe. La vision politique propre aussi. Mais la bureaucratie a tué les politiciens et les techniciens. En plus, il n'existe pas encore de stratégie bien définie. Et ces efforts doivent être coordonnés», a-t-il repris. L'expert voit en outre que le gouvernement dépense trop d'argent dans le social qualifiant cela de mauvaise habitude «près de 40 % du PIB national dans le social. Nous avons atteint entre 4 à 5 milliards de dollars de transferts sociaux». Il estime qu'il y a un problème dans le ratio sur la masse salariale qui est passé de 23,77 % en 2010 à 26,99 % pour atteindre les 40 % en 2013. «C'est catastrophique. On demande beaucoup d'argent sans travailler. Nous sommes devenus des fainéants», a-t-il enchaîné. Mais pour le PIB, l'expert a rassuré : «Il s'est renforcé». Il est passé de 158,97 milliards de dollars en 2010 à 183,4 à fin 2011, puis 190 en 2012, «les organisations financières mondiales nous ont donné de bonnes notes. Le développement global est positif selon la Banque Mondiale avec un taux de plus de 4,6 % et le FMI aussi. Les Européens n'ont pas encore atteint les 1%. Mais il faudrait qu'il soit stabilisé pendant au moins 5 ou 6 ans». M. Serraï a appelé aux nominations basées sur l'expérience et aux meilleures représentations et leaders à tous les niveaux et domaines avec des équilibres des compétences. «Des organisations internationales veulent nous casser» Au sujet des cas de détournement, Serrai a avancé le chiffre de 4 000 organisations criminelles de par le monde qui veulent casser l'économie algérienne. Une majorité se trouve selon lui, en Europe (Espagne, Italie), en Russie, au Maroc et en Colombie. «Ils veulent voler l'Algérie et attaquer le marché local à travers toutes formes de techniques. On collabore avec 460 banques dans le monde. Nous avons près de 400 affaires/jour, déclarées chez la justice algérienne», et d'ajouter : «Beaucoup d'affaires sont liées à l'arnaque où des Algériens ont été victimes car ils n'ont pas fait d'enquêtes sur les propositions étrangères.» Sous la casquette de l'expert des Nations unies, Serrai voit qu'il existe «des organisations composées de Tunisiens et de Marocains et même des juifs qui veulent casser l'économie algérienne».