Expériences n Avec une facture d'importations des fruits exotiques et secs qui se chiffre annuellement à plus de 500 millions de dollars, une première expérience «encourageante» de production de ces fruits pourrait donner des idées à nos agriculteurs… En effet, des essais menés dans cette filière en Algérie ont donné de premiers résultats encourageants. Le bilan de la phase d'expérimentation de la culture de cette variété de fruits, entamée il y a douze années, est un «franc succès», indique à l'APS le directeur général de l'Institut technique de l'arboriculture fruitière et de la vigne (Itaf), Mahmoud Mendil. Selon lui, les premiers fruits obtenus n'ont rien à envier à ceux importés sur le plan de la qualité tandis que «beaucoup d'agriculteurs commencent à prendre conscience de l'importance économique de ce type de cultures pour lesquelles ils manifestent de plus en plus d'intérêt». En somme, ce sont dix-sept types de fruits exotiques et secs ayant fait l'objet d'étude et de culture expérimentale par l'Itaf, qui ont connu une adaptation favorable dans l'environnement algérien. La phase d'expérimentation pour certains fruits tels le kiwi, la mangue, l'avocat ou le nashi (fruit d'un arbre originaire de Chine, à la forme et au goût voisin de ceux de la poire) est d'une durée allant entre deux et huit ans, et ce, en fonction du taux d'avancement du programme de recherche, explique le même responsable. Pour les fruits secs, 25 catégories d'amande et cinq de pistache ont été validées par le ministère de l'Agriculture à travers le Centre national de contrôle et de certification des semences et plants (Cncc), tandis que de nouveaux travaux de recherches ont été engagés pour douze autres types d'amande et six de pistache. Le ministère envisage, par ailleurs, de renforcer les capacités de production des fruits séchés notamment les raisins secs dont cinq types ont été validés. Selon M. Mendil, plus de 120 hectares ont été consacrés, jusqu'à maintenant, à la culture des raisins secs, alors que des expérimentations ont été entamées, depuis fin 2014, sur 50 hectares à Tighennif (Mascara). Le directeur de l'Itaf fait aussi part de l'entrée en phase de production de la pistache après une période de 12 ans d'expérimentation. A cet effet, la superficie dédiée à cette culture sera portée à 50 000 hectares produisant plus de 100 000 quintaux (qx) de ce fruit à l'horizon 2025. Dans un objectif environnemental, le programme tracé vise aussi la culture des pistachiers sur une superficie de 300 hectares dans les steppes où les conditions climatiques peuvent s'améliorer grâce à cette forme de culture. Du fait que la maturation et l'entrée en production du pistachier nécessitent une durée de sept années, une aide financière sera alors accordée aux agriculteurs durant cette période. Aussi, 100 pistachiers seront offerts gratuitement à chaque agriculteur qui bénéficiera, en outre, d'une formation sur les techniques de cette culture, tandis qu'un kilogramme de plants de pistachiers lui sera accordé durant la deuxième année. Appel aux agriculteurs En outre, une campagne de sensibilisation a été lancée par le ministère de l'Agriculture pour investir dans ce créneau dans le cadre duquel des superficies sont dédiées aux fruits exotiques et secs dans plusieurs wilayas dont, particulièrement, Mascara, Naâma, El-Bayadh, Laghouat, Djelfa, M'Sila, Tiaret.