Peinture n Tout au long du mois de janvier et jusqu'au 4 février, la galerie Aïcha-Haddad accueille une exposition de tableaux de cet artiste peintre. Le bruit qui éclate en des teintes fortes, puissantes, intenses dans une œuvre de près de 50 tableaux, est-ce que vous connaissez ? Il faut entendre les tons éclater, se multiplier, rivaliser en couleurs chaudes dans les œuvres de Belhaimer Mouslim Abdellah. Des marrons jumelés à des ocres, des rouges garance unis à des tons safranés, des coloris jaunes côtoyant des bleus indigo, de l'ardoise à du cobalt, l'artiste engendre une profusion de couleurs intenses, laissant entendre une force créatrice qui déboule comme un torrent sur les cimaises de la galerie. Là, est la première sensation perçue. Une perception qui va s'accentuant tout au long de la visite. Les toiles communiquent les atmosphères sonores des rues, ruelles et passages. Il en émerge un climat de mobilité constante, de brouhaha, d'échos de voix, de vie de marchés locaux sans cesse en activité. Les étals des marchands, les passants, les maisons sous le pinceau du plasticien, les échoppes n'apparaissent pas comme étant des choses inertes, couchées sur une toile. Elles racontent leur histoire, la rumeur de lieux d'échanges commerciaux indissociable de l'environnement sonore. L'approche de l'artiste a été possible de créer des œuvres avec une parole. Tout cela, grâce à une étude, «une lecture» approfondie des couleurs dominantes. La lecture de cette exposition est que toutes les teintes ont été choisies de manière à faire valoir une perce-ption visuelle indissociable d'une sensation sonore. Les cours d'eau, la vie de l'intérieur du pays, les montagnes, les paysages, échappent à la vision d'un monde idéalisé. C'est l'abstraction de la forme figurative non sans poésie. Parmi toute la production artistique de l'expo quelques unes des toiles contrastent non pas en intensité des tons, ni en technique mais en une impression de douceur, de rythme plus reposant. Ces particularités on les retrouve dans le thème de la mosquée du Sud algérien, des femmes vêtues en tenues sahariennes, du groupe de garçons s'en allant à travers une rue, de la jeune fille à la robe rouge clair au pas suspendu ou encore au port de pêcheurs et puis dans cette peinture reflétant les odeurs des épices dans le souk traditionnel. Mouslim Abdellah Belhaimer est né en 1987 à Sidi Bel-Abbès où il active comme animateur au sein de la maison de la culture de cette ville. En 2008. il est diplômé du certificat d'études artistiques générales de l'école régionale des Beaux Arts de Sidi Bel-Abbès. En 2009, il est major de promo, toujours dans cet établissement artistique. En 2012, il est appelé à la tête de l'association des Beaux Arts comme président dont il est le fondateur. Primé nombre de fois, on lui doit plusieurs fresques murales sur les thèmes se rapportant au continent africain et asiatique, à la Palestine et à toute la planète.