Histoires n «Ma piste aux étoiles» est un livre écrit par Nadjib Stambouli et paru aux éditions Casbah. Il se veut un hommage à des hommes de culture et d'intellectuels qu'il a connus ou côtoyés, puisque l'auteur y dresse le portrait de chacun. Ainsi, 18 noms, entre chanteurs, comédiens, journalistes des années 1970-80, figurent dans le livre, qui est un recueil, voire une galerie de portraits, et qui aussitôt promène le lecteur dans cet univers artistique, journalistique et littéraire des belles années de la culture – dans l'Algérie post- indépendance. Et où l'effervescence et la créativité y sont grandes. Et donc à travers cette galerie de portraits, l'auteur brosse avec beaucoup de couleurs et d'émotions le tableau d'une époque révolue qui regorgeait de talents. A travers ce travail, qui est préfacé par le journaliste et écrivain Arezki Metref, Nadjib Stambouli, journaliste, versé plus –et avec passion– dans la culture et l'art, restitue leur vécu, leur itinéraire. Et on peut citer à titre d'exemple le père de l'auteur, qui n'est autre que Mahboub Stambouli, un homme de théâtre et poète, auteur de chants patriotiques dont «Min djibalina». Lors d'une rencontre à la librairie Chaïb Dzaïr, Nadjib Stambouli dira : «Je considère mon père comme producteur de ce livre. Sans lui, je n'aurais pas baigné dans cet univers culturel et artistique, et probablement pas entamé la carrière de journaliste en particulier comme critique de théâtre.» Y figurent aussi Kateb Yacine, les journalistes Saïd Mekbel, Abderrahmane Mahmoudi, Tahar Djaout, les comédiens et dramaturges Azzedine Medjoubi, Abdelkader Alloula, Fellag et Sonia ou encore les poètes Djamal Amrani, Benmohamed. Ainsi, Nadjib Stambouli décrit habilement, dans un style élaboré alliant registre journalistique et littéraire, des personnages «flamboyants dans leurs traits singuliers, révélateurs de leurs personnalités». Et il retient de ses collègues, de ses amis journalistes, artistes et intellectuels des qua-lités humaines et une mémoire plurielle incarnée dans cette œuvre. Pour agrémenter son travail et lui conférer une touche artistique, le rendant presque une œuvre d'art, Nadjib Stambouli a sollicité le geste talentueux de Yacine Brahami, et ce, pour croquer en dessins ces portraits qui «se prolongent à travers les multiples facettes de ces intellectuels porteurs d'une Algérie plurielle et moderne». S'exprimant sur son travail de «portraitiste», Nadjib Stambouli explique : «Ce livre s'est fait progressivement. Il y a un an et demi, j'ai publié un article sur Tahar Djaout. Une amie sur les réseaux sociaux a apprécié et m'a encouragé à écrire sur d'autres intellectuels». Et d'ajouter : «Alloula et d'autres personnages s'imposaient. Dans le livre, je raconte plusieurs anecdotes. J'ai songé à rétablir la mémoire afin de faire profiter les jeunes générations.» Parmi ces anecdotes qu'il partage avec le lecteur, l'auteur raconte que «Azzedine Medjoubi sortait seul au crépuscule sur la plage pour travailler sa voix qu'il a cassée jusqu'à en devenir aphone».Revenons à son livre. Nadjib Stambouli souligne qu'il est «un témoignage sur des personnalités qui me sont très chères et qui ont irrigué le pays de leur talent artistique et intellectuel. J'ai eu l'immense chance, l'honneur et le plaisir de les connaître et côtoyer pendant assez longtemps». Côté projet, il prépare un roman, «Le Comédien», qui paraîtra aux éditions Casbah et qui sera prêt pour le prochain Salon du livre. Le roman raconte l'histoire d'un comédien en relation amoureuse avec une journaliste critique, qui tente de le sauver d'un problème de santé mentale.