Réalité n Les achats en ligne ? Nous n'y sommes pas encore, mais Internet raconte différemment l'Algérie. «Les gars, j'ai trouvé un super site qui parle de l'Algérie…». De tels «scoops» signés par des ados accros à l'Internet foisonnent sur le web, ce qui nous donne l'envie d'aller taper dans les différents moteurs de recherche pour dénicher quelques précieuses trouvailles. Pour commencer le tour du monde, vaut mieux suivre le soleil. Il se lève à l'Est. Et à l'Est, il y a l'Australie et un petit pays : La Nouvelle-Zélande. Des sites qui parlent de l'Algérie ? Il y en a tellement et particulièrement un qui suit, à la seconde près, le match de l'accession entre le… RCK et l'USMH. Sur berm.co.nz/, un site créé par des émigrés algériens, partis sans boussole trois siècles après James Cook, on a droit à des vidéos de ce derby et à d'autres vidéos, made in Algeria, qui pourraient même inciter nos jeunes à activer le bluetooth. On ne quitte pas cette île, sans essayer un autre clic. Cette fois, il s'agit de demandes d'immigration. Sur New Zealand travel forum, on se croirait dans un cybercafé, rue Didouche-Mourad. Beaucoup d'Algériens titulaires de hauts diplômes y ont déposé CV et lettres de motivation. Plus au Nord, au pays du Kangourou, Ghardaïa l'enchanteresse n'est pas que légendes et oasis. Dans le premier site visité au pif, c'est de la pure fantasmagorie : on ne parle que d'inceste, de vendetta et de tequila. Heureusement que sur un autre portail griffé «au» - le Dz australien -, la ville algérienne retrouve toutes ses lettres de noblesse avec en page d'accueil la photo du célèbre minaret de Beni Isguen et au bas-fond un magnifique coucher de soleil. Là-bas en Australie, on ne sait pas si le couscous tient sa place dans la gastronomie locale, mais sur Yahoo ! Australia, il ne se mange pas forcément avec des cuillères. «Couscous Threads» est un best-seller qui raconte l'histoire poignante d'une australienne «Rosine Ziden» dont le destin a pris un tournant avec l'arrivée de Omar, un Algérien débarqué à Sydney en bateau. Sur le yahoo indonésien, philippin, chinois ou japonais, l'image de l'Algérie varie selon les contenus des sites. On y décèle ceux qui parlent de l'art, incluant tout ce qui a trait au théâtre, au cinéma, à la littérature, mais aussi des sites carrément hostiles comme ceux qui présentent le désert algérien potentiellement dangereux pour le bivouac, prenant comme prétexte l'affaire des otages autrichiens qui a fait le tour du monde. Mais c'est incontestablement en Europe où est hébergé le gros des sites pro et anti-Algérie. Mais qu'ils soient en France, en Angleterre, en Espagne, en Allemagne, en Italie ou partout ailleurs dans le Vieux continent, nos expatriés essayent, autant que faire se peut, de créer une sorte de blogosphère algérienne qui parle du bled. Le tourisme, les paysages féeriques, la gastronomie, les us et coutumes sont considérés comme les sujets les plus prisés qui reviennent sur la toile. Nos émigrés ne sont pas les seuls à confectionner des sites parlant de l'Algérie. Poussés par les réminiscences du passé, des centaines de pieds-noirs, femmes et hommes, racontent, à longueur de journée, leur exil et leur dépaysement sur fond d'articles narrant les villages et douars d'antan. Plus à l'Ouest, c'est l'Amérique. Beaucoup de blogs sont créés en anglais, mais aussi en espagnol, car visiblement destinés aux communautés hispaniques.
