Le tourisme est une véritable mine d'or. Les pays possédant un potentiel touristique, l'exploitent jusqu'à la dernière goutte. Ils ne lésinent pas sur les moyens à investir et ratissent large pour rentabiliser les investissements 12 mois sur 12. Les saisons et les hors-saisons ne sont plus que des dénominations de périodes d'activités. Les formules et offres sont multipliées pour cibler le maximum de clients. Les petits budgets, le troisième âge, les familles avec animaux de compagnie ou avec nourrisson, les groupes de familles, les étudiants, les multi-riches..., tout est prévu pour faire tourner la machine et produire des bénéfices en continu. Palaces, hôtels, auberges, relais, campings sont construits. Plages, forêts, montagnes sont aménagées. Même les déserts perdent de leur dangerosité grâce aux trekkings, expéditions et méharées bien équipés et encadrés. Evidemment, revers de la médaille, la surexploitation ne tardera pas à faire planer la menace sur de nombreux sites touristiques, paradis sur terre hier, devenus aujourd'hui de véritables dépotoirs, au sens littéral du terme. La nature sauvage a reculé devant l'avancée du béton et l'envahissement de l'homme, avec toutes ses saletés et pollutions. On n'en est pas encore là en Algérie. Nos sites touristiques naturels ont été, relativement et comparativement préservés, non parce qu'on a développé une politique touristique responsable, mais parce qu'on n'a tout simplement rien fait. On a construit des hôtels un peu partout, mais on a omis de développer l'hôtellerie. On a généreusement collé des quatre et cinq étoiles à des bâtiments qui ne méritent pas même une branche d'étoile. On a confié nos plages à des concessionnaires ou des tutelles qui les ont vidés de leurs charmes et salis. D'ailleurs, de plus en plus d'amoureux de la nature cherchent ces plages et criques sauvages qui échappent encore à l'exploitation toute aussi sauvage, mais bien moins belle. On n'en est pas encore là. Mais si on ne prend pas les leçons de nos échecs et ceux de ceux qui nous ont précédés dans l'exploitation intensive et massive du potentiel touristique, il y a de fortes chances qu'on rate tout. On a déjà commencé. H. G.