L'Algérie vient de se doter d'un Observatoire national du service public (Onsp). Sa mission principale est la modernisation de l'administration et la lutte contre la bureaucratie. En amont, cet organe, qui n'a qu'un rôle consultatif, devra formuler des propositions qui permettraient aux départements ministériels, administrations et organismes publics de travailler en synergie. Un réseautage des administrations sera le premier pas vers la performance en matière de prestations de service public. En amont, l'Onsp recueillera les requêtes et attentes des citoyens qu'il devra, après étude, traduire en recommandations et mesures pour simplifier et/ou alléger des formalités administratives. Tel que présenté, cet Observatoire, qui travaillera sous l'autorité du ministre de l'Intérieur et rendra compte au Premier ministre ainsi qu'au chef de l'Etat, devra, à terme, donner le coup d'estoc à la bureaucratie déjà fortement affaiblie par les nombreux reparamétrages introduits dans l'organisation administrative et le traitement des dossiers. Des améliorations notables sont enregistrées. Allègement des dossiers, suppression de la légalisation des photocopies, numérisation des documents d'état civil et réseautage de ce service, informatisation de l'administration et décentralisation de nombre de services ont fait grimpé la cote de l'administration algérienne chez le citoyen, qui se félicite de sa célérité et de la qualité de ses services. Mais il faut toutefois remarquer que ça ne marche pas toujours comme on le souhaiterait. La modernisation n'avance pas sur un tapis de velours. Demeure encore cette satanée mentalité de bureaucrate, qui opère comme un véritable frein à toute dynamique de développement et de modernisation. Car, un service public moderne signera la mort de ce pouvoir bureaucratique qui a engendré passe-droits et corruption. C'est sans doute là le plus grand chantier de l'Onsp. Moderniser des circuits et des procédures est chose relativement aisée, il suffit d'une volonté et de quelques équipements. Il en est tout autrement des mentalités et des comportements qui en découlent… Comme nous le disait un responsable que nous avons alerté sur la vente de documents d'état civil dans certaines mairies, on ne peut, certes, mettre un surveillent derrière chaque agent qui monnaye ses services, ne fait pas son travail ou souille l'image de l'administration qui l'emploie. Mais on peut faire du citoyen ce surveillant si on met à sa disposition un vis-à-vis qui recueillerait ses plaintes, surtout si elles concernent un responsable ayant refusé d'assumer ses responsabilités, et aurait autorité pour sévir. Dès lors, bureaucrates et tirs-au-flanc n'auront plus d'autre choix que de changer de comportement ou de partir. Et ça sera le pas décisif pour l'entrée de l'administration dans la modernité et la performance. H. G.