La Président a salué le projet du leader de la rébellion, le professeur de sciences politiques Jose-Maria Sison, de rentrer au pays après près de 30 ans d'exil pour prendre part au processus de paix. Il dira que le retour de celui qui fut son professeur à l'Université de Manille serait utile pour mettre fin à cette rébellion La rébellion communiste philippine, qui mène l'une des plus anciennes insurrections d'Asie, s'est dite, hier, prête à négocier avec le président élu Rodrigo Duterte, en lui demandant de nommer dans son gouvernement quatre alliés politiques des rebelles. M. Duterte, qui a remporté le 9 mai une victoire écrasante lors de la présidentielle, avait proposé de confier des postes ministériels à quatre insurgés, de libérer des rebelles et relancer les discussions de paix au point mort depuis trois ans. «Nous applaudissons les plans et programmes du président-élu Duterte. Nous pensons qu'ils peuvent être cruciaux pour parvenir à la paix», a déclaré à la radio philippine DZMM Luis Jalandoni, principal négociateur des rebelles. Fondé en décembre 1968 par le professeur de sciences politiques Jose-Maria Sison, le Parti communiste des Philippines (PCP) avait lancé trois mois plus tard une campagne de rébellion, dans laquelle au moins 30 000 personnes ont été tuées, selon les estimations officielles. La Nouvelle armée du peuple (NAP), bras armé du PCP, ne compterait plus aujourd'hui qu'environ 4 000 membres, contre 26 000 dans les années 1980. Mais elle bénéficie du soutien des populations les plus pauvres dans les zones rurales. Installé aux Pays-Bas, M. Jalandoni a indiqué que les rebelles s'attendaient à de prochains contacts avec l'entourage de M. Duterte «dans le cadre du processus de préparation de la reprise des discussions de paix» ainsi que pour arrêter les termes d'une coopération. Maire de la ville méridionale de Davao, M. Duterte, qui prendra ses fonctions le 30 juin à la présidence, a salué le projet de M. Sison, 77 ans, de rentrer au pays après près de 30 ans d'exil pour prendre part au processus de paix. Il a indiqué que le retour de celui qui fut son professeur à l'Université de Manille serait utile pour mettre fin à cette rébellion. M. Sison et M. Jalandoni ont tous les deux déclaré qu'aucun membre de la guérilla n'entrerait au gouvernement avant la fin des négociations de paix. «Mais nous recommanderons une liste de personnes qualifiées, compétentes et dédiées pour occuper ces postes», a dit le négociateur des rebelles. Ces personnalités postuleront aux ministères du Travail, des Affaires sociales, de l'Environnement et de la Réforme agraire. M. Jalandoni a également indiqué que les rebelles étudieraient une éventuelle proposition de cessez-le-feu et demanderait la libération de 543 prisonniers. Le président sortant Benigno Aquino avait abandonné les pourparlers de paix en 2003, accusant la rébellion de manquer de sincérité. Les communistes avaient réclamé la libération de tous leurs membres emprisonnés, ce que le gouvernement avait refusé. APS