Au nombre déjà assez inquiétant de cliniques privées fermées sur décision du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour non respect de la réglementation, s'ajoute une autre depuis hier. Elle se trouve à Tissemsilt. L'infraction commise a l'air d'être plus grave que celles commises jusque là ailleurs. Au nombre déjà assez inquiétant de cliniques privées fermées sur décision du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour non respect de la réglementation, s'ajoute une autre depuis hier. Elle se trouve à Tissemsilt. L'infraction commise a l'air d'être plus grave que celles commises jusque là ailleurs. En effet, indique un communiqué du département de la Santé, repris par l'APS, le ministère a «décidé de la fermeture d'une clinique privée à Tissemsilt, dont la propriétaire, une gynécologue, a pratiqué moyennant une somme d'argent une césarienne dans un hôpital public». Elle a pratiqué la césarienne dans une structure publique, alors que sur papier, la femme devant accoucher est admise dans une structure privée. Et elle a payé pour la césarienne, alors que celle-ci a eu lieu à l'hôpital, soit dans une structure offrant gratuitement ses services. Un cas pareil n'a pas été rencontré jusque là, du moins non dénoncé officiellement. Le ministère poursuit le communiqué, «a ordonné l'ouverture d'une enquête et décidé la fermeture, à titre conservatoire, d'une clinique privée à Tissemsilt après que sa propriétaire, une gynécologue, eut reçu une somme d'argent en contrepartie d'une césarienne pratiquée sur une femme enceinte dans un hôpital public de la même wilaya». Le sous directeur chargé des activités médicales dans cet hôpital a été arrêté pour complicité. Décidément, rien n'arrête les «hors-la-loi» dans cette activité bien que les médecins ont prêté le serment d'Hyppocrate. Les mises en garde du ministre, Abdelmalek Boudiaf, qui, depuis son arrivée à la tête du secteur, n'arrête pas de faire le tour des établissements, publics et privés, à travers les 48 wilayas du pays, afin de s'enquérir de l'évolution réelle de la situation sur le terrain, ne dissuade pas les habitués aux voies détournées pour le gain facile. L'argent n'a pas d'odeur. Lors de sa rencontre avec les directeurs de santé des wilayas, samedi dernier, le premier responsable du secteur a réitéré les mêmes mises en garde, cette fois-ci à l'adresse des directeurs de santé et des directeurs des structures. En tant que gestionnaire, toute la responsabilité leur incombe quelle que soit la nature et le degré de l'infraction. Boudiaf a menacé de faire le ménage dans le secteur, annonçant un large mouvement qui touchera essentiellement les «managers» à partir du mois de septembre prochain. C'est que les dysfonctionnements et les failles ne cessent de s'amplifier. Aux problèmes qui s'enracinent, il faut des solutions radicales. C'est ce que le ministre de la Santé, au nom du gouvernement Sellal, envisage de faire. Cela ne peut toutefois aboutir sans associer les compétences du secteur. A ce propos, il est à rappeler la décision du ministère de mettre à la retraite les professeurs chefs de service, âgés de 65 ans est plus. Beaucoup considèrent que c'est une erreur et espèrent que le ministre y renonce. K. M.