La position de l'Etat est constante et persistante concernant la récupération de ses archives. Dans les faits, les freins et blocages à cette récupération ne se posent pas au niveau de l'institution française des archives mais plutôt au niveau politique Lors d'une rencontre organisée samedi dernier à l'occasion de la Journée internationale des archives, célébrée le 9 juin de chaque année, le directeur général des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, a annoncé que les discussions engagées par l'Algérie pour la restitution des archives nationales détenues par la France devront reprendre dès septembre prochain. M. Chikhi a déploré la lenteur qui caractérise ces opérations en expliquant que les procédures règlementaires lentes et le changement de responsables à la tête des institutions en France retardent la récupération de ce pan important de la mémoire collective des Algériens. Rappelant que la première demande algérienne remontait à 1964, il a souligné que «les autorités politiques ont entrepris depuis de nombreuses démarches pour restituer ces archives spoliées ou déplacées en France, pendant l'occupation et après l'indépendance». Ainsi, La position de l'Etat est constante et persistante concernant la récupération de ses archives. Dans les faits, les freins et blocages à cette récupération ne se posent pas au niveau de l'institution française des archives mais plutôt au niveau politique. Depuis des lustres la position française dans le traitement de cette question est se nourrie de faux- fuyants, sous prétexte que l'Algérie était française et les archives revenaient donc à l'Etat français. L'Algérie a réussi à récupérer certaines d'entre elles par intervalles à partir de 1967, entre autres les archives sur la régence ottomane en Algérie. Parmi les archives restituées, il y a lieu de citer d'importants documents relatifs à des traités signés, entre 1550 et 1830, par l'Algérie et des pays étrangers, à l'instar des Etats-Unis d'Amérique, la Grande-Bretagne, la Suède, la Norvège et le Danemark. Les bases juridiques sur lesquelles l'Algérie s'est appuyée pour réclamer ses archives auprès de la France sont les chartes internationales et les résolutions onusiennes, notamment celles ratifiées en 1963 et qui stipulent que «les archives sont la propriété du territoire où elles ont été trouvées». En marge de cette rencontre, une exposition regroupant des extraits de documents de différentes époques de l'histoire de l'Algérie et des photos a été dévoilée au public, comme cet extrait transcrit en arabe et en anglais du Traité de paix conclu avec la Hollande en mai 1760, et le Traité avec les Etats-Unis en 1775. Des images retraçant les activités du Centre national des archives dont la collecte, le classement et la préservation des archives ainsi que des publications des archives nationales font partie de cette exposition, ouverte au public et qui se poursuit jusqu'à la fin juin à l'annexe du Centre des archives nationales. Pour rappel, le rôle du ministère de la Culture dans la préservation de la mémoire algérienne a été mis en relief, en mars dernier, lors de la récupération d'une collection de 600 documents comportant un lot de livres, de photographies, de manuscrits et de cartes géographiques datant de la fin de la Régence ottomane et des premières années de la colonisation française qui avaient été mis aux enchères. Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, avait confié aux médias que «nous avons acquis ces livres pour plus de 90 000 euros. Nous pouvons dire que c'est un prix symbolique, sachant leur valeur scientifique». Le ministre avait également annoncé qu'une autre initiative de ce genre est en préparation, afin «de récupérer les archives photographiques ou encore audiovisuelles dans quelques pays de l'Europe de l'Est, afin de promouvoir nos archives nationales, en plus des actualités algériennes qui se retrouvent à l'étranger. Nous essayerons de les ramener dans notre pays». Lors de cette sortie médiatique, le ministre a aussi affirmé que «les efforts de récupération de toutes les pièces archéologiques et objets d'arts algériens existant à l'étranger se poursuivront, en collaboration avec les Archives nationales, car ces objets représentent la mémoire de l'Algérie». S. B./APS