Dévorer un ou des livres pendant l'été, profiter de ses vacances pour assouvir cette soif de lecture et de culture qu'on a négligée ou perdue durant toute l'année n'est pas chose aisée sous nos cieux et il faudra aller chercher ailleurs ces œuvres qui, il faut le dire, ne sont pas à la portée du citoyen lambda. En effet, une production littéraire presque nulle et de niveau médiocre pour certaines «œuvres», l'absence de promotion pour le livre et de critiques pour orienter les choix, sa cherté ont fini par terrasser l'activité de lecture devenue prisonnière de l'école. Toujours est-il que certains n'ont pas abandonné cette passion qui leur colle à la peau et dont ils ne peuvent se passer, car devenue un besoin qu'il faut bon gré mal gré satisfaire. Certes, il est rare de voir de nos jours quelqu'un assis sur un banc dans un jardin public ou voyageant par train ou bus, en bord de mer ou dans le métro tenir un livre dans la main et lire, mais cela existe pourtant et certains ne laissent passer aucune occasion pour s'adonner corps et âme à cette activité. Ils sont plongés dans leurs livres à la découverte de nouveaux horizons, de nouveaux mondes avec des personnages et des histoires savamment racontées, avec cette appétence qu'ils provoquent et dont seuls les grands auteurs en ont le secret. Ils coupent ce cordon ombilical qui les lie à la réalité pour s'évader entrant ainsi de plain pied dans d'autres dimensions. En ouvrant le livre ils passent ainsi du réel au vraisemblable, à la fiction. Autant d'heures de rêve et d'imagination dont le livre est la clef. Ces lectures d'été restent gravées dans les mémoires car faites en toute liberté, sans stress, sans «impuretés» ou quelque gêne relative à une situation. On se forme, on se perfectionne tout en se distrayant. Pour d'autres c'est la toile qui prend le pouvoir, cette petite fenêtre ouverte sur le monde dans laquelle on s'engouffre dans le virtuel qui prend l'allure d'une réalité. Bibliothèque numérique de laquelle on choisit son livre qu'on avale goulûment au fil des pages qui défilent. Cela change un peu de l'édition papier, mais cela présente des avantages car sur le net on peut toujours chercher la signification d'un mot d'une expression sans se déplacer pour chercher un dictionnaire. Cela permet aussi d'envoyer l'œuvre à l'un de ses amis pour le faire profiter, mais cette lecture n'est pas aussi disponible que le livre car celle-ci nécessite un matériel et une connexion que beaucoup n'ont pas. Le livre on peut le mettre dans sa poche, le transporter où on veut et le lire dans n'importe quel lieu, on en tourne les pages, on découvre à chaque fois un nouveau texte qu'il faudra déchiffrer et comprendre, cette sensation qu'on a en palpant le livre, cette sensation de possession et ce contact unique qu'on a avec le livre sont inégalables. C'est une passion, un amour infini pour la lecture. Pour les passionnés de musique, ces mélomanes qui suivent de près leurs idoles, il n'y a pas mieux que le web. Ils y trouvent leur bonheur en téléchargeant les musiques du monde, qu'ils écoutent presque tout le long de la journée. Kit mains libres ou casques écouteurs connectés au téléphone portable font désormais partie du paysage culturel. Dans nos rues, dans les cafés, un peu partout, les jeunes sont tout le temps branchés. Ils «entrent» dans la musique et n'entendent même plus ce qui est autour d'eux. Une culture qui commence à prendre le dessus sur les autres. Ce qui est bien dans tout cela c'est que quel que soit le moyen utilisé, il y a toujours de la culture à la clé, une culture qui n'est peut-être pas celle attendue, mais c'est toujours ça de gagné dans cet environnement où la médiocrité a «grignoté» de grosses parts à la culture. La vraie. M. R.