De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Quelle crédibilité attribuer à la commune de Constantine après le remaniement effectué par le maire Chibane ? Sinon, quel degré de compétence attribuons-nous aux élus communaux si l'on met en exergue les différents chantiers en latence dans la capitale de l'Est ? C'est la question qui mérite bien d'être posée avant de débattre des voix dissidentes qui visent la destitution de la municipalité. A en croire des sources proches de quelques responsables locaux affiliés aux administrations ou aux entreprises, c'est la quasi-totalité des élus qui devrait mettre la clé sous le paillasson faute d'une prise en charge effective de la commune. Même le wali portait cette appréciation. Ainsi, au moment où la population s'attend à une prise en charge réelle de ses maux au quotidien, c'est le torchon d'été qui ne cesse de brûler entre le responsable de l'hôtel de ville et les élus, depuis déjà la fameuse motion de retrait de confiance au maire, activée en juillet dernier. Aux dernières nouvelles, les dissidents au nombre de 17, dont 10 majoritaires de la coloration mère, c'est-à-dire le FLN, reviendront à la charge et ont décidé de saisir la chambre administrative dès lors que la DRAG aura signifié la semaine dernière le gain de cause pour le maire, qui s'est appuyé sur l'article 17 et 18 du code communal pour organiser la session extraordinaire et justifier le quorum requis. C'est ce dernier point qui aura fait déborder le vase puisque, à l'issue de la session, Chibane avait passé en revue sa composante, profitant de l'identification et, par ricochet, du boycott de ses détracteurs, opérant à des changements par l'attribution de plusieurs vice-présidences à d'autres parties l'ayant soutenu. C'est dire que la tension atteint son paroxysme au niveau de la municipalité. Cependant, en redéfinissant la nouvelle configuration communale, le maire toujours en exercice n'a, en fait, opté pour cette alliance que pour barrer la route à ses détracteurs. Se voyant attaqué par la majorité des élus de son parti occupant les 13 sièges, l'édile a, donc, «calqué le modèle présidentiel» pour redessiner son assemblée avec l'attribution de quelques directions de commissions au RND, au PT et au FNA. Il en résulte un changement à la tête des délégués chargés du patrimoine de l'hygiène et du social. Toutefois, le FLN aura perdu des postes clés. C'est la course, la folle course vers les sénatoriales de décembre prochain qui bat son plein, mais pas au point de «geler» une commune déjà fragilisée par sa léthargie. D'autre part, on s'interroge sur le déroulement des prochaines sessions qui se caractériseront à coup sûr par le boycott ! Car, le spectre des dissidents plane toujours sur la grande commune de la capitale de l'Est. Faudra-t–il attendre le verdict de la chambre administrative ?