Cherfa met en avant les efforts de l'Algérie en matière de production d'engrais et d'approvisionnement de l'Afrique    Une délégation de la NASA visite l'USTHB    Le président de la République ordonne l'élaboration d'un cadre juridique régissant le domaine de production et de distribution des lubrifiants    Ghaza: la fermeture du passage de Rafah "conduirait inévitablement à une famine"    Ghaza: l'entité sioniste "bafoue" les ordonnances de la CIJ    Goudjil : les massacres du 8 mai 1945, une tragédie pour la nation et pour le pays    Valoriser l'héritage historique c'est fortifier la nation et renforcer son lien avec la patrie    Journées internationales du cinéma à Sétif : l'Epi d'Or pour le court-métrage "Coup de pouce" d'Abdelkader Guidoum    «La protection est garante de la croissance et la prospérité de l'innovation»    Le Mossad attaqué    L'évacuation par l'entité sioniste des habitants de Rafah est «inhumaine et inconcevable»    L'Egypte dénonce l'offensive israélienne    Entente de Sour El Ghozlane : Deux ans de suspension fermes pour le président    Un match très équilibré    La LFP dévoile le programme de la 25e journée    520.000 candidats répartis sur 1.842 centres d'examen    Un mort et 1 blessé dans un accident de la route à Aïn Tédelès    Deux véhicules volés récupérés par les gendarmes    De profondes réformes s'imposent pour devenir un pays émergent    Boehringer Ingelheim annonce une croissance solide en 2023    La question de l'emploi, intimement liée à la réalisation du développement économique    Des origines à nos jours    Portes ouvertes sur le laboratoire de conservation et de restauration du patrimoine    La fierté d'une nation !    Le président de la République ordonne l'élaboration d'un schéma sur l'environnement et l'urbanisme pour revoir le système de tri et de distribution des déchets    Championnats d'Afrique de natation : bilan positif pour l'équipe nationale à Luanda    Exercice de simulation de recherche et sauvetage d'un avion en détresse exécuté avec succès à Ghardaia    Le président de la République préside une réunion du Conseil des ministres    Para-powerlifting (Coupe du Monde-2024): entrée en lice de trois algériens, mercredi à Pattaya en Thaïlande    L'Afrique du Sud condamne l'évacuation forcée de Palestiniens à Rafah    Début de l'examen de l'attestation de niveau des apprenants à distance pour les cycles moyen et secondaire    Conseil de la nation: la Commission des affaires juridiques examine l'avant-projet d'amendement du Règlement intérieur    Ligue 1 Mobilis: l'USMA et la JSK se neutralisent (2-2)    "L'Algérie, un partenaire stratégique dans la coopération africaine", thème d'un séminaire à Alger    Le droit de massacrer, de Sétif à Gaza    Belkacem Sahli réitère son intention de prendre part aux présidentielles du 7 septembre    A Monsieur le président de la République    La protesta estudiantine occidentale face aux lobbies sionistes.    ALORS, MESSIEURS LES DIRIGEANTS OCCIDENTAUX : NE POUVEZ-VOUS TOUJOURS PAS VOIR LES SIGNES ANNONCIATEURS DUN GENOCIDE A GAZA ?    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Cinq consortiums d'exportation des produits agroalimentaires seront créés»
Le DG de l'intelligence économique des études et de la prospective au ministère de l'Industrie, Mohamed Bacha :
Publié dans La Tribune le 29 - 03 - 2010


Photo : Hacène
Interview réalisé par Badiaa Amarni
LA TRIBUNE : Quels sont les points clés contenus dans la stratégie industrielle pour ce qui est du secteur agroalimentaire ?
Mohamed Bacha : la stratégie industrielle déclinée pour le secteur de l'industrie agroalimentaire vise, principalement, à asseoir un dispositif institutionnel absolument indispensable pour pouvoir constituer des lieux de concertation, d'échange et de coopération entre l'ensemble des intervenants dans un secteur extrêmement complexe qui fait appel à des dynamiques économiques et sociales spécifiques. En amont, nous avons le secteur de l'agriculture qui est important pour le secteur agroindustriel même si actuellement il ne lui fournit pas tout ce qu'il souhaiterait. Le secteur agro-industriel est encore extrêmement extraverti. En aval, nous avons des logiques commerciales qui sont tout aussi spécifiques, et,
finalement, ces deux secteurs prennent en étau le secteur de l'agroalimentaire qui est pris entre les difficultés et contraintes que subit l'agriculture, d'une part, et les problèmes que connaît notre système de distribution et qui est encore assez peu maîtrisé et qui appelle peut-être à plus de régulation, d'autre part. Donc, le secteur agroalimentaire ne pourra s'en sortir que si l'ensemble des secteurs est partie prenante de la
définition de la stratégie de développement de ce secteur. C'est pour cela que le document de référence soumis n'est pas figé en déterminant
l'ensemble des actions, sans pouvoir apporter aux opérateurs et aux autres institutions la flexibilité et la possibilité de les adapter et de les enrichir. Ledit document sera remis aux organismes et institutions qui seront mis en place pour encadrer le développement de ce secteur, notamment un conseil national des industries agroalimentaires qui est un lieu extrêmement important où l'ensemble des intervenants devra se réunir régulièrement et discuter pour évaluer et proposer des mesures à même d'améliorer les performances de la filière, de même qu'un comité de logistique qui permettra de favoriser la mise en place d'une plateforme logistique. Aujourd'hui, si l'on veut dépasser le cap de la distribution artisanale et archaïque qui prévaut dans le secteur, il faut arriver à mobiliser les opérateurs pour réaliser des plateformes logistiques modernes.
Quels seront les autres instruments de pilotage qui seront créés pour permettre une réelle mise en place de cette stratégie ?
Nous souhaitons proposer également au gouvernement la création d'un fonds de soutien aux IAA (industries agroalimentaires) qui sera un levier, aux mains de l'Etat, pour promouvoir les politiques idoines correspondant à cette stratégie. Nous voulons aussi suggérer une délégation interministérielle pour les IAA qui sera l'organe d'exécution du plan, et qui fera la coordination nécessaire entre les différents ministères. Ce sont là des organes importants que nous souhaitons proposer avec la mise en place d'un certain nombre de zones intégrées qui auront une orientation agro-industrielle marquée dans des zones spécifiques. Et, enfin, nous proposerons la création d'un centre technique industriel dédié aux IAA qui est pour nous un élément majeur dans le processus de mise à niveau des entreprises et de la diffusion de l'innovation. Car, il s'agit-là d'un secteur extrêmement innovant quand on sait maintenant que plus de 60% du coût d'un produit agroalimentaire est constitué par des coûts d'innovation. C'est un challenge qu'il faut absolument relever si l'on veut que notre secteur suive ce qui se fait à l'échelle mondiale. De toute les façons, notre marché est ouvert et le consommateur n'a pas d'état d'âme à consommer le produit qui lui convient, quel que soit son origine, qu'il soit importé ou fabriqué localement. C'est pour cela que nos produits doivent répondre à des normes internationales, y compris pour le marché national et, a fortiori, pour le marché international puisqu'on projette de créer dans le cadre de cette stratégie cinq consortiums d'exportation dédiés aux industries agroalimentaires à l'horizon 2014, de manière à atteindre notre objectif de faire multiplier au moins par dix le volume des exportations actuelles.
Pourriez-vous nous définir le montant de ce fonds de soutien aux IAA ?
Nous pensons à la nécessité de pouvoir doter ce fonds, s'il est créé, d'une enveloppe suffisante pour qu'il entreprenne une action qui lui permette de changer les structures actuelles, de même que certains comportements. Le montant reste à définir, mais on parle d'ores et déjà d'une enveloppe de 50 milliards de dinars. Les différents opérateurs et institutions considèrent que, si un fonds est créé, il faudrait qu'il ait un impact suffisant pour pouvoir transformer et modifier la structure actuelle.
Quelles seront les mesures incitatives pour encourager les entreprises à aller dans cette voie pour que nos produits deviennent compétitifs et exportables ?
Pour l'instant, la stratégie est globale. Les éléments incitatifs spécifiques devraient faire l'objet d'un examen approprié par les structures de consultation et les organes d'exécution qui seront mis en place, espérons-le, à l'issue de ces assises, puisque le dossier devra être examiné au
niveau du gouvernement et les incitations seront définies à ce moment-là. Pour l'heure, il n'y a pas de définitions spécifiques ou d'incitations précises concernant cette question et le document n'en est pas encore à ce stade.
Vous avez énuméré les nombreux problèmes que connaît cette filière en Algérie, parmi lesquels figure l'inadéquation de la production agricole et les industries agroalimentaires qui n'arrivent pas, parfois, à absorber l'excédent de cette production comme c'est le cas actuellement pour les céréales. Quelles sont, selon vous, les mesures à prendre pour trouver des solutions adéquates à cela ?
Les industries agroalimentaires incluent des entreprises, et par définition une entreprise a besoin de fonctionner en permanence en recourant à l'input qui puisse réponde aux attentes de l'industrie. Donc, si le marché national ne fournit pas suffisamment de produits en quantités et en spécificités qui répondent aux exigences des industriels, ces derniers se tournent, bien sûr, vers l'importation, une démarche tout à fait logique de leur point de vue. Maintenant, il s'agit pour nous de travailler avec les collègues de l'agriculture de manière à ce que les produits agricoles puissent être cultivés aux normes requises et dans les spécifications attendues par les industriels de manière à ce qu'ils puissent les intégrer.
Pour ce faire, nous souhaitons introduire le principe de la contractualisation entre agriculteurs et industriels de manière à ce que sur des territoires spécifiques, en fonction de leur potentiel, on puisse produire des inputs agricoles qui soient au niveau attendu par les industriels, que ce soit en quantités ou en spécificités industrielles répondant aux besoins de la production. Avec une montée en cadence, nous souhaitons pouvoir formaliser progressivement jusqu'à 5 000 contrats entre industriels et agriculteurs dans des produits spécifiques où il y a un potentiel de production agricole important chez nous mais qu'il faut pouvoir encourager en incitant les agriculteurs à les produire en quantités et en qualités répondant aux attentes.
5 000 contrats pour quelle échéance ?
C'est un objectif que nous envisageons d'atteindre. Mais nous espérons progressivement aller à l'horizon 2014 à quelque chose comme 4 000 à 5 000 contrats par an, ce qui fait un objectif qui couvrirait une très grande partie des entreprises industrielles actuellement.
Comment le secteur agroalimentaire peut-il contribuer à la promotion des exportations hors hydrocarbures lorsqu'on sait que la production agricole du pays n'est pas stable et dépend des aléas météorologiques ?
Sur ce plan-là, je pense qu'il est utile de distinguer deux problèmes qui pourraient être traités séparément. Il y a d'un côté le problème de connectivité agriculture-industrie. A la limite, quelle que soit la destination du produit agro-industriel issu de cette connectivité, il doit répondre à des considérations d'ordre sanitaire et industriel, aujourd'hui normatives, qui sont définies par le système de normalisation nationale. Par rapport aux exportations, les conditions sont encore plus dures et les normes encore plus ardues et il est important que les systèmes ISO inhérents à l'exportation soient diffusés à l'ensemble des entreprises et les entreprises doivent les intégrer pour pouvoir devenir éligibles aux exportations et pouvoir prétendre au marché. Si un client qui souhaite acheter un produit note un problème de conformité énorme, il ne pourra pas les acquérir à cause des défauts de qualité et de traçabilité. Ce dernier défaut se posera pour le secteur des industries agroalimentaires de manière beaucoup plus contraignante que pour tous les autres secteurs, puisque le consommateur a besoin de savoir précisément l'origine des ingrédients et des inputs, chose que nous n'offrons pas toujours actuellement. Il y a encore une absence assez significative à ce niveau-là. Je pense qu'il y a matière à travailler et nous souhaitons à travers la mise en place des centres techniques et des consortiums d'exportation qu'on puisse véritablement encadrer ces activités et les rendre éligibles aux exportations pour qu'on puisse diversifier notre économie et qu'on n'en reste pas simplement aux intentions qui se répètent depuis plusieurs années, mais essayer plutôt de trouver de manière concertée avec l'ensemble des acteurs et des institutions les modes opératoires qui leur permettront d'aller vers l'international. Si ce dispositif de concertation est mis en place, et si les dispositifs techniques sont mis en œuvre progressivement, il n'y a pas de raison que nos entreprises ne puissent pas élargir leur champ d'action déjà acquis mais à des doses homéopathiques qui ne sont pas significatives et qui n'ont pas d'impact véritable sur les indicateurs
macroéconomiques du pays.
Est-ce qu'on pourrait véritablement aller vers une grande industrie agroalimentaire qui serait, en plus, compétitive ?
Sur un plan pratique, cette industrie est déjà importante chez nous. C'est une industrie qui a pu, au fil des années, acquérir un savoir-faire et des compétences techniques qui sont extrêmement importantes. Donc, la base existe, les entreprises disposent de ce savoir- faire et d'une grande technicité. Il s'agit maintenant de les impulser, de les aider, de les encourager et de les accompagner là où il faut, de façon à ce qu'elles améliorent leurs capacités productives et qu'elles améliorent leurs produits de manière à répondre aux attentes du marché international et pouvoir s'y établir. Il faut aussi savoir pérenniser les acquis car le problème, ce n'est pas d'arracher un marché pour le perdre ensuite. Car un marché qui n'est pas entretenu ne peut pas s'inscrire dans la pérennité et un marché perdu est irrécouvrable. Si une entreprise arrive à décrocher un marché et qu'elle ne peut l'entretenir, il est pratiquement certain qu'elle ne pourra plus jamais le remettre sur pied.
Toute la problématique est là, justement. Beaucoup d'opérateurs économiques arrivent à décrocher des marchés et n'arrivent pas à les maintenir ...
C'est pourquoi nous proposons la mise en place d'un comité interministériel de la logistique. Il y a justement beaucoup d'intervenants qui ont des prérogatives extrêmement importantes et il faut pouvoir discuter avec eux de manière organisée et régulière pour que les procédures ou les acomptes de l'administration ne soient pas exorbitantes au point de retarder, de bloquer ou de différer une avancée économique. C'est pour cela d'ailleurs, sur le plan de l'organisation, que le ministère propose : l'aspect logistique a une part très importante. Car une logistique bien huilée est absolument fondamentale aussi bien pour la distribution interne que pour l'exportation. Une logistique défaillante est une entrave majeure à toute velléité de régulation du marché, qu'elle soit interne ou externe. Ce sont là des aspects que nous espérons pouvoir prendre en charge. Mais de toutes les manières quelle que soit la volonté de l'Etat, ses intentions resteraient inopérantes si les acteurs ne se prennent pas en charge véritablement et s'ils ne décident pas ensemble de mutualiser leur énergie et faire en sorte de rendre l'entreprise plus percutante. Il ne faut pas rester en attente et dés qu'un problème se pose à l'entreprise elle recherche l'Etat pour lui venir en aide. L'Etat est là, je pense qu'il mettra en marche les outils nécessaires mais si les industriels ne s'impliquent pas et s'ils ne prennent pas à bras-le-corps ces contraintes, y compris en termes d'utilisation de la ressource locale, préférant la facilité d'importer qui est là et qu'il faut peut être dépasser en optant aussi pour une sorte de patriotisme économique qui ferait que l'utilisation de la ressource nationale devienne aussi une exigence importante pour nos industriels.
Mais en tout état de cause, les entreprises sont ce qu'elles sont et peut-être que le patriotisme économique ne suffirait pas par lui-même, et qu'il faudra aussi que l'Etat puisse pouvoir les inciter, les aider et les accompagner pour inverser cette tendance qui fait que nous importons pratiquement 90% des produits élaborés que nous consommons.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.