Le FFS a fait part de son inquiétude et de son soupçon à l'égard de la décision du président Bouteflika, lors du dernier Conseil des ministres, de lever l'état d'urgence. Pour cause : elle s'accompagne du projet d'élaboration d'une loi antiterroriste. «La décision envisagée de «lever l'état d'urgence dans un proche avenir», peut être perçue comme un signal positif, mais le projet d'élaboration d'une nouvelle loi intitulée «loi antiterroriste» engendre l'inquiétude et le soupçon», a indiqué, en substance, le premier secrétaire du parti, Karim Tabbou. A l'ouverture du premier cours de formation politique à l'école du parti, baptisée «Ali-Mecili», il a d'abord rappelé que, depuis 18 ans, le pays vit sous l'état d'urgence, ce qui signifie que «depuis 18 ans, le pays vit sans Constitution et sans institutions légitimes ou légales», mais aussi que «le problème de la légalité et de la légitimité reste entier». «On ne peut que s'interroger sur les motifs qui poussent le chef de l'Etat à substituer une loi d'exception en lieu et place de l'état d'urgence», a-t-il déclaré, ajoutant que c'est une «vente concomitante, à l'heure du terrorisme résiduel, à l'heure où le pouvoir proclame le succès de sa Charte pour la paix et la réconciliation». Qualifiant cette décision d'«arnaque», il a souligné que «le chef de l'Etat escompte un bénéfice politique à bon compte». «Tout en maintenant en place le diapositif d'exception, il fait avaliser toutes les mesures antérieures, quelles soient politiques ou sécuritaires, et se fabrique une image d'homme d'ouverture auprès de l'opinion internationale», explique-t-il. «Les Algériennes et les Algériens accepteront-ils ce que les Egyptiennes et les Egyptiens refusent ?» s'interroge-t-il, relevant des «similitudes troublantes» avec une proposition qui avait été rejetée en Egypte. Pour le FFS, les choses sont claires, a-t-il affirmé : «Le peuple algérien aspire à un changement radical et pacifique, il veut la démocratie pour bientôt, pour demain. Cette tentative de manipulation aura au moins le mérite d'aider à la décantation de la situation politique en Algérie.» «Aujourd'hui, il n'y a plus de place pour la ruse et la manipulation ; l'intérêt national et le patriotisme commandent d'aller sans détour, sans tergiversations vers la démocratie et l'Etat de droit», conclut-il. Lors de cette manifestation boudée par les médias publics, le premier secrétaire du FFS a, rappelant avoir déclaré face à des initiatives politiques d'autres partis que «les priorités du FFS sont ailleurs», insisté sur la formation de la jeunesses du parti, notamment les élèves de l'école de formation politique, qu'il a invités à «faire preuve de lucidité et de discernement». «La passion de l'activisme ne doit pas remplacer l'action politique. Le délire peut mener à la dérive collective.» Des idéaux qu'il oppose notamment à une certaine «précipitation politique». A. R.