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Quand la privatisation échoue pour des raisons extra-économiques
Tizi Ouzou
Publié dans La Tribune le 16 - 01 - 2012

De notre correspondant à Tizi Ouzou
Malik Boumati

Jamais la laiterie de Draâ Ben Khedda n'a vécu une telle crise, y compris quand elle était une entreprise publique gérée par l'Etat du temps du socialisme spécifique. Cette entreprise privatisée en 2008 à la faveur de la politique de privatisation lancée par le gouvernement vit une grave crise depuis que ses 300 travailleurs ont décidé, le 9 octobre dernier, de se lancer dans un débrayage illimité pour des revendications inhabituelles, à savoir la mise sur pied d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur des pratiques frauduleuses dont se serait rendu coupable le repreneur de l'unité, ainsi que la reprise par l'Etat de cette unité qui marche bien. Mais qui a toujours bien marché, d'où l'interrogation sur les raisons de sa privatisation. Cette crise et celle ininterrompue que vit le complexe d'El Hadjar à Annaba depuis sa privatisation posent nécessairement la problématique de la réussite ou de l'échec de la politique de privatisation menée par les pouvoirs publics qui s'étaient imposé cette option pour s'alléger du poids pesant des entreprises publiques «déficitaires» et confirmer une volonté de consolider l'entrée de l'Algérie dans l'économie de marché. L'on se rappelle que le gouvernement avait proposé quelques 1 200 entreprises publiques à la vente, y compris des entités performantes, mais alourdies par le poids d'une gestion antérieure désastreuse. L'exemple de l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (Eniem) de Tizi Ouzou est plus qu'édifiant avec ses quelque 4,5 milliards de dinars de chiffres d'affaires qui s'avéraient inutiles à cause d'une dette colossale de 17 milliards de dinars ayant généré un agio annuel handicapant de 1,2 milliard. Mais l'Etat a eu une sorte de «sursaut d'orgueil» en décidant de surseoir à la privatisation de certaines entreprises dont l'Eniem. C'est ainsi qu'en septembre 2009, l'Eniem a bénéficié d'un effacement de ses dettes, replaçant ainsi l'entreprise sur le marché de la concurrence et lui donnant enfin l'occasion d'engranger ses premiers bénéfices en tant qu'entreprise performante. La politique de privatisation a finalement connu des fortunes diverses à travers le territoire national. Des opérations qui ont abouti. D'autres qui seront remises en cause tout simplement. Ou d'autres encore qui, sans être remises en cause, n'ont pas connu l'aboutissement souhaité par le gouvernement, les repreneurs et les travailleurs. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, il n'est pas aisé de répondre à la question de l'échec ou de la réussite de la politique de privatisation menée par le gouvernement. Tant elle n'a pas touché de nombreuses entreprises, en plus du fait que l'Etat a privilégié la liquidation, en ce qui concerne particulièrement les entreprises publiques locales. Il faut dire aussi que Tizi Ouzou n'est pas une wilaya qui compte un nombre important d'entreprises économiques, d'où la faiblesse en matière de privatisation. L'Etat ayant décidé de renoncer à la privatisation d'entreprises comme l'Eniem et l'Enel, mènera toutefois «à bon port» l'opération pour ce qui concerne certaines autres entreprises à l'instar de l'ex-Orlac, devenue laiterie de Draâ Ben Khedda, ou l'Eriad de Tadmaït, dont le repreneur n'avait pas eu l'occasion de finaliser l'opération de rachat. Cette dernière entreprise, rachetée par le patron du groupe de l'agroalimentaire Blanky, M. Cherfaoui, n'a pas eu le temps (ou l'occasion ?) de finaliser le paiement de l'opération de rachat puisqu'il a traversé des moments difficiles à cause de ses déboires avec la justice. Aujourd'hui, il se dit prêt à achever l'opération de rachat, avant que l'Etat ne décide de faire appliquer la teneur du cahier des charges, allant jusqu'à la remise en cause de l'opération de reprise et sa cession à un autre opérateur. Un cahier des charges qui n'est pas toujours respecté par calculs d'épicier mesquins pour certains et par manque de moyens pour d'autres. Mais cette histoire de privatisation peut également échapper à une explication exclusivement économique et commerciale. La laiterie de Draâ Ben Khedda reste un cas à part, tant aucun responsable n'a pu se prononcer officiellement sur l'échec ou non de l'opération de sa cession à un opérateur privé. Une opération jugée délicate par certains responsables contactés pour se prononcer, gênés, disent-ils, par des considérations extra-économiques qui minent la situation de la
laiterie de Draâ Ben Khedda, en particulier et de la privatisation en général au niveau de la wilaya. Si la question du respect du cahier des charges par le repreneur et celle des pratiques frauduleuses dont il est accusé peuvent être considérées comme simples, du fait que la revendication des travailleurs concernant la création d'une commission d'enquête a été acceptée et par les autorités et par le propriétaire et que cette revendication reste dans la sphère économique, même si les travailleurs ne sont pas vraiment dans leur rôle, puisqu'il existe des institutions publiques chargées de contrôler les activités économiques, de faire respecter les cahiers des charges et/ou réprimer les pratiques frauduleuses, c'est plutôt la revendication de renationalisation qui pose problème. Une revendication qui fait dire aux partisans du repreneur que derrière les meneurs de l'action des travailleurs, il y a des gens qui manipulent. Pour des raisons beaucoup plus politiques qu'économiques ou éthiques. Mais depuis le déclenchement de la grève des travailleurs, beaucoup de choses se disent à propos de cette cession. Le bouche-à-oreille occupe les discussions dans la région et beaucoup de gens se disent convaincus que de hauts responsables du parti RCD sont soit derrière le nouveau propriétaire de la laiterie, soit dans le capital de cette unité dont l'activité reste juteuse. Il y a même ceux qui disent que le repreneur n'est qu'un prête-nom pour le président même de ce parti. Leurs arguments passent par la position de certains responsables locaux comme le président de l'APW et le secrétaire général de l'union de wilaya de l'UGTA, tous deux de ce parti. Les travailleurs les ont accusés de soutenir le propriétaire dans ce conflit, et la dernière prise de position de la commission de réconciliation chapeautée par l'UGTA les conforte dans leurs soupçons. Toutes ces allégations sont difficiles à vérifier et c'est ce qui encourage la rumeur à prendre de l'ampleur, et, qu'elle soit avérée ou fausse, elle fait déjà des dégâts parmi la population qui ne laisse pas beaucoup de chance aux «victimes» des rumeurs. Et de l'autre côté, on accuse certains travailleurs de la laiterie de Draâ Ben Khedda de «rouler» pour des forces occultes qui chercheraient le pourrissement. Pour eux, les instigateurs de ce conflit veulent nuire au secteur économique privé et affaiblir encore davantage les investissements dans la région. Cela reste la version assumée publiquement, mais dans les coulisses, et en réponse aux rumeurs qui circulent sur «les vrais patrons de la laiterie», l'on soupçonne une volonté de renationaliser cette unité, en «actionnant» des acteurs politiques, citant expressément le PT de Louisa Hanoune qui «roulerait» pour la présidence de la République. Qui croire dans ce double débat, l'un public et l'autre officieux ? Difficile d'y répondre, mais ce qui est sûr, c'est que si la politique de privatisation a échoué dans la wilaya de Tizi Ouzou, il faudra chercher les raisons loin des explications économiques, et que la population continue à souffrir du manque de lait pasteurisé à 25 dinars. Jusqu'à quand ?


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