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Des salles de soins sous-équipées pour 60 000 habitants
Publié dans La Tribune le 19 - 03 - 2012

Le mot développement ne signifie plus rien pour la quasi-totalité des localités de la région de Kabylie. Les espoirs suscités par les plans successifs de développement, les plans quinquennaux ou de relance économique auprès des populations locales sont devenus, avec le temps qui passe et la lente ou la mal-concrétisation des projets, des sujets de lassitude générale créant une atmosphère de dégoût collectif dans la collectivité. Autant dire qu'il n y a pas, en Kabylie, d'économie qui puisse subvenir directement aux besoins multiples des habitants (cinq millions environ) en l'absence ou faiblesse des secteurs agricole et industriel et autres sources de revenus nourricières et activités lucratives indispensables à la fixation des populations dans les plaines mais surtout dans les zones montagneuses du Djurdjura. Mais le mal ne s'arrête pas là ! Chaque mal, même s'il n'a pas de remède immédiat, a un nom. Quand on ne prend pas soin de ce qui constitue la source de survie des concernés, de leur environnement et de tout ce que recèle leur histoire comme vestiges et patrimoine, cela s'apparente forcément à de l'irresponsabilité ou bien à une volonté de détruire. Dans la région de Kabylie, les exemples de ce type de gestion chaotique ne manquent malheureusement pas.La daïra de Mekla, située à une vingtaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, avec ses près de 60 000 habitants pourrait être considérée comme un «modèle» de ce sous- développement qui frappe la région. On dénombre 45 villages répartis sur les trois communes de la daïra à savoir Ait Khelili, Soumaâ et Mekla. Des communes où tout manque à commencer par les infrastructures de base étatiques qui donnent normalement le nom de commune à un ensemble géographique, infrastructurel et humain minimum et plus ou moins cohérent. Sachant que le centre urbain de Mekla a été créé vers 1880 par l'administration coloniale. Quoi de plus juste que de demander et d'avoir un hôpital et des centres de soins adéquats, des écoles et autres établissements scolaires de qualité acceptable, des infrastructures de sport et de détente, un foyer pour handicapés, des placettes publiques, des espaces verts, des cités propres et le respect de l'environnement, une décharge publique moderne, des trottoirs, une petite ville sans embouteillages, dégager les espaces publics occupés, arrêter le bradage des assiettes relevant des biens publics, une circulation piétonne sans danger, des routes praticables, une gare routière, desservir en transports en commun des villages éloignés et populeux, un réseau téléphonique complet et fiable, de l'électricité jour et nuit, de l'eau potable à volonté, un réseau d'assainissement sûr, des toilettes publiques, des abris-bus, des habitations dignes de ce nom, de l'éclairage public…etc. « quant à l'urbanisation de la ville ( une ville est pourtant censée être un milieu déjà urbanisé NDLR), les avis d'appel d'offres avaient été lancés en 2008 et, à ce jour, nous n'avons rien vu venir », écrivent au wali des représentants de Mekla. Un résumé du courrier envoyé par les membres de l'association Tafsut (le printemps) de Mekla au wali de Tizi Ouzou en date du 24 avril 2011 : «nous avons été marginalisés dans le plan quinquennal 2010-2014 et Mekla n'a, à aucun moment, bénéficié de projets d'avenir ; c'est un constat d'amertume et de regret que de voir l'une des plus anciennes villes d'Algérie créée en 1882 (12 000 habitants) dépourvue de toutes les infrastructures ; elle n'est qu'une cité dortoir dont l'avenir est incertain». Tout simplement un cri de détresse, un SOS devant des oreilles sourdes, un mur bureaucratique antique. Et il y a de quoi. Des centaines de collégiens sont casés dans une ancienne SAS qui fait office encore de CEM, d'un lycée en préfabriqué «amianté» mettant la vie des enfants en danger de contamination certain et des milliers de personnes sans garanties minimales d'actes médicaux d'importance sans compter l'état délabré des autres structures publiques telles le stade communal qui date, lui aussi, de l'époque coloniale.

Routes impraticables et évacuation problématique des malades
«Que reste-t-il des roses de la ville de Mekla si ce n'est des épines ? ». Des épines de plus de deux siècles faisant croire que la daïra de Mekla, à l'instar du visage brut qu'offrent les localités kabyles, n'a jamais été administrée ! Et ce n'est pas faute de demander des droits, de s'organiser en comité dans les villes délabrées de la région. L'usure étant reconnue la meilleure arme pour dissuader les plus téméraires des revendicatifs. Heureusement que certains militants bénévoles y résistent au prix de leur famille et de leur santé. «Ça fait plus de cinq années, depuis 2007, que nous nous battons pour avoir cet hôpital pour Mekla, du chemin nous attend pour réaliser ce droit de la population de notre daïra qui souffre le martyre pour soigner le moindre bobo », nous affirme Mr Aomar HAMITOUCHE, président de l'association Tafsut (à vocation sociale) de Mekla. Il ne manque pas d'arguments pour défendre l'exigence de milliers d'habitants qui l'ont élu dans sa localité et qui s'impatientent. L'inscription d'un hôpital semble obéir, peut-on facilement déduire, à des considérations que tout le monde n'est pas censé connaitre parmi les défenseurs du projet, un jeu de coulisses ou autres magouilles semblent influencer la tendance actuelle faite de statu quo et de tergiversations aux sombres desseins. Les avis sont tellement contradictoires et parfois tellement injustifiés que ça pourrait faire douter les plus complaisants des acteurs de la situation sanitaire chaotique de la région de Mekla. «Nous sommes loin, autant du chef-lieu de wilaya de Tizi-Ouzou que de la commune d'Azazga qui disposent tous d'un hôpital, logiquement le nombre important d'habitants suffit, à lui seul, pour décider les autorités à s'occuper sérieusement de ce problème ; il faut aussi savoir que les accès vers certaines villages de notre daïra sont très difficiles, il devient souvent problématique pour évacuer un malade en urgence», argumente- t-il. Mr HAMITOUCHE situe les points bureaucratiques et les blocages à l'inscription d'un hôpital. « C'est au niveau de la direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de tizi-ouzou que nous avons rencontré des problèmes alors que notre APC, celle de Mekla ne veut même pas entendre parler d'un hôpital, elle se désintéresse complètement de ce sujet qui préoccupe pourtant, au premier degré, les électeurs ; «pourquoi un hôpital à Mekla ?», nous répond-on à l'APC de Mekla. Le seul soutien des démarches de l'association Tafsut est le chef de daïra qui « fait des efforts pour nous aider. «Au niveau de la DSP de tizi-ouzou, on nous assure que le projet d'un hôpital a été inscrit mais quand on s'enquiert du cas au ministère de la Santé, on nous dit qu'il n y a point de trace de cette demande émanant de la DSP de Tizi Ouzou. «Au ministère de la Santé, que nous avons saisi par courrier à plusieurs reprises, on nous a promis qu'il suffit que la DSP de tizi-ouzou se manifeste par un écrit pour que notre demande soit prise en charge immédiatement», rapporte-t-il. Le dernier SOS lancé au ministre de la Santé date du 7 janvier dernier, un extrait qui commence par une interrogation, qui plus une accusation qui ne dit pas son nom, à laquelle des responsables du secteur et des autorités locales à Tizi Ouzou et dans les ministères concernés doivent, un jour ou l'autre, apporter une réponse : «pourquoi des forces occultes s'opposent-elles à l'inscription d'un hôpital à Mekla ? bien que des hôpitaux soient construits ou en projet un peu partout dans la wilaya de Tizi Ouzou (…) Mekla est marginalisée, pourtant cette ville est parmi les plus anciennes cités,créée en 1887 (…) nous dénonçons la mauvaise répartition des projets», écrit l'association Tafsut de Mekla qui rappelle qu'avec «55 000 habitants, 45 villages et 3 grandes communes, la très grande superficie territoriale, l'éloignement des villes de Tizi Ouzou et Azazga (toutes les deux dotées d'hôpital), des villages reculés se trouvant à plus de 50 kilomètres, Mekla ne dispose que d'une salle de soins, très mal équipée et qui ne répond pas aux besoins de la population ». Elle fait remarquer en passant que des communes, sur les 67 que compte la wilaya de Tizi Ouzou et qui sont beaucoup moins anciennes que celles de la daïra de Mekla, sont dotées d'hôpitaux.
Déçus et amers, les membres de l'association sociale de Mekla désignent une piste pour situer les responsabilités de cette fuite en avant. «Monsieur le ministre, nous nous sommes fait avoir par des gens sans scrupules qui nous font balancer du ministère de la Santé au ministère des Finances (…) nous vous interpellons pour qu'une enquête sur le terrain soit diligentée pour connaitre et découvrir la triste vérité (…) » et demandons à ce que la mémoire de Aissat Idir, (patriote, syndicaliste et fondateur de l'UGTA (union générale des travailleurs algériens) originaire de la commune de Mekla) «qui ne méritait pas ce sort » soit honorée.


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