Dans quelques semaines débutera le Championnat national de football de Ligue 1, dans sa troisième année de l'ère professionnelle. Cependant juste avant le début de la nouvelle saison, la traditionnelle période du mercato bat son plein. Elle donne lieu à la sempiternelle phase où l'argent devient le maître-mot. La presse spécialisée offre à lire en cette intersaison des situations rocambolesques où des chiffres provoquent le tournis, ceux des salaires de joueurs et des transactions liées aux transferts. L'interrogation sur la provenance de ces fonds restera lettre morte. Au moment même où les présidents des clubs concernés se plaignent de la non-assistance de l'Etat, comme promis au lancement du professionnalisme. Assurément cet état de fait est loin d'être une spécificité algérienne. L'argent a investi toute la planète foot. Michel Platini l'actuel président de l'UEFA s'est d'ailleurs donné comme cheval de bataille l'assainissement d'un sport victime de sa popularité. Son projet de fair-play financier entend «garantir la stabilité à long terme du football» en instaurant une discipline budgétaire et en rationalisant les finances des clubs. Avec le fair-play financier, tous les clubs devront équilibrer leurs comptes, et seront placés sous la surveillance de l'instance européenne. En clair, ils n'auront pas le droit de dépenser plus que ce qu'ils gagnent. Cela se passe dans des aires géographiques où le football malgré ses dérives liées à l'argent joue son rôle social. Chez nous où le jeu à onze demeure tout autant populaire, la périlleuse spirale liée à l'argent n'est malheureusement pas accompagnée par une élévation du niveau du jeu et de la qualité du spectacle. Encore moins de mutation palpable en matière d'infrastructures. Un élément qui fait durement défaut si l'on se compare, seulement, avec nos voisins de l'Est et de l'Ouest. Le football vecteur de stabilité, de cohésion et de valeurs morales notamment pour les jeunes, il n'y en a point. Le ballon rond tend à devenir un producteur de dérives dangereuses. Un pic de violence a été atteint la saison écoulée avec l'incident de Saïda où un joueur de l'USMA a été grièvement poignardé sur le terrain de jeu. Les deux saisons du professionnalisme consommées ont très peu apporté pour la discipline sportive, reine. A part une stérile explosion des salaires et des primes de transferts des joueurs et entraîneurs. Une dérive que les instances concernées ne veulent pas regarder dans les yeux. Alors que tout cela sent le faux départ. M. B.