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Bamako s'active à réunir les conditions de l'ONU pour lancer l'offensive au Nord
Les groupes terroristes soutenus par des mercenaires djihadistes
Publié dans La Tribune le 28 - 12 - 2012

Le Premier ministre malien, Diango Cissoko, nommé à la mi-décembre en remplacement de Cheick Modibo Diarra, a achevé hier, par le Sénégal, une tournée sous régionale qui l'aura vu se rendre successivement au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire et au Bénin.
Tant à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, qu'à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le nouveau Premier ministre malien a plaidé pour un déploiement rapide de la force africaine en attente pour chasser les groupes armés qui occupent le nord de son pays. Il a déclaré à la presse que le président burkinabé Blaise Compaoré envisageait, en sa qualité de médiateur, de s'employer davantage pour la résolution du problème au nord du Mali et pour le retour d'une vie constitutionnelle normale dans le pays. Diango Cissoko a été reçu par Alassane Dramane Ouattara, président en exercice de la Cédéao, et le président béninois Boni Yayi, qui est également président en exercice de l'Union africaine (UA). Après ces entretiens, le Premier ministre malien a affirmé que l'intervention au nord du Mali «aura lieu dès que les conditions seront réunies et nous ferons en sorte que ces conditions soient réunies le plus rapidement possible». Le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé le 20 décembre dernier le déploiement d'une force armée, internationale au Mali, mais par étapes et sans fixer de calendrier précis, tout en insistant sur la nécessité de dialoguer avec les groupes armés du Nord qui rejettent le terrorisme et la partition du pays. Des élections «crédibles» et «propres», destinées à normaliser la situation institutionnelle après le coup d'Etat du 22 mars à Bamako, doivent se tenir aussi dès que les conditions «seront réunies», comme l'a exigé le Conseil de sécurité de l'ONU. Sur cette question, Diango Cissoko a déclaré que les élections, censées normaliser la situation institutionnelle, se tiendront dès que les conditions «seront réunies». Une fois, la situation stabilisée, l'offensive contre les terroristes pourra être lancée.
En attendant, la situation sécuritaire au Mali reste précaire, notamment au niveau des frontières nord. D'ailleurs, et selon le site Xinhua, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao) a certifié avoir pris jeudi dernier le contrôle de la localité de Halil, située à la frontière entre le Mali et l'Algérie, précédemment sous contrôle du Mnla. Le Mujao demande aux gens expropriés de venir récupérer leurs biens, volés par le Mnla, sur présentation de leurs factures, selon des habitants de la ville d'Ansongo, cité par le correspondant de Xinhua.
Le Mujao et Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui occupent une partie du Nord, se soutiennent mutuellement et cherchent même à avoir du renfort de l'extérieur, du côté du groupe nigérian de Bako Haram à titre d'exemple. Mais pas seulement à en croire les informations données par les médias de plusieurs pays, dont le journal français Le Canard Enchaîné et le journal espagnol El Pais. Les deux journaux qui citent des rapports secrets des services de renseignements européens, affirment que des mercenaires djihadistes affluent par milliers au Mali.
«Pour la plupart, ce sont de jeunes Egyptiens, Soudanais et même des Maliens du Sud au chômage qui ont choisi d´aller combattre pour 300 euros par mois aux côtés des groupes terroristes, Aqmi et Mujao», écrivent ces journaux. Selon les mêmes sources, au moins 2 500 hommes, dont le seul intérêt est l´argent, ont été recrutés ces derniers mois, notamment depuis l´annonce de la mise en place d´une force africaine de 3 500 soldats des 15 Etats appartenant à l´organisation régionale, la Cédéao.
Le renfort permet aux groupes terroristes de disposer aujourd'hui de 6 000 combattants bien équipés. Selon le Canard enchaîné, c'est cette donne qui explique les réticences des présidents de la Mauritanie, du Burkina et du Niger à envoyer leurs soldats au feu malien. C'est là également la source des inquiétudes à l'ONU. Cette organisation des groupes terroristes armés se déroule au même moment où les rebelles touareg du Mouvement national de Libération de l'Azawad (Mnla) et les islamistes «d'Ansar Eddine» se disent prêts à cesser toute hostilité et à négocier avec Bamako. Une décision qui a été exprimée à Alger, à l'issue d'une déclaration de partenariat signée entre les deux groupes au lendemain du feu vert du Conseil de sécurité de l'Onu à l'envoi d'une force internationale au nord du Mali. Dans un accord de partenariat conclu sous l'égide de l'Algérie, les deux groupes se disent prêts au dialogue avec les autorités de transition de Bamako et s'engagent à collaborer pour assurer une assistance humanitaire d'urgence à la population en besoin.
Le Mnla et «Ansar Eddine» s'engagent, par ailleurs, à sécuriser les zones sous leur contrôle à travers la mise en place de forces de sécurité composées d'éléments des deux groupes. Ils promettent également d'agir de manière à permettre la libération des otages détenus par Aqmi et le Mujao. Si le dialogue entre le Mnla, Ansar Eddine et Bamako aboutit, cela va permettre, à ne pas en douter, l'implication de ces deux groupes dans l'offensive contre les groupes terroristes. Une implication très précieuse, il faut le reconnaître, du fait que les hommes «d'Ansar Eddine» et du Mnla connaissent bien leurs adversaires et le terrain. Les deux groupes avaient affiché, pour rappel, leur opposition à une intervention armée internationale dans le nord du Mali, assurant avoir la capacité de «faire le travail» eux-mêmes. «Chasser les terroristes, tout le monde est d'accord là-dessus mais nous doutons de l'efficacité de la forme de l'intervention choisie», avait déclaré au cours d'une conférence de presse à Paris Hamma Ag Mahmoud, responsable des relations internationales du Conseil transitoire de l'Etat de l'Azawad (Ctea), créé par le Mnla. «L'armée du Mnla est prête à faire cette guerre; elle est issue des populations de l'Azawad, elle connaît la région, elle a toutes les aptitudes militaires voulues. Avec la bénédiction de la communauté internationale, cette armée du Mnla peut pourchasser les terroristes et narcotrafiquants de l'Azawad sans dégâts collatéraux», avait-il assuré. «Seul le Mnla peut distinguer qui est d'Aqmi, «d'Ansar Eddine», du Mujao ou des populations locales. Dans le nord du Mali, tout le monde est habillé de la même façon, porte le chèche, roule en 4X4 et même les civils portent des armes», avait-il encore dit. En fait, il ne s'agit pas d'affronter les terroristes qui se sont logés au nord du Mali et dans la zone du Sahel séparément, mais de constituer un front autour de l'armée malienne pour y faire face. Cette dernière ne dispose certes pas de moyens ni de l'expérience qu'il faut pour mener à bien l'offensive, mais l'aide internationale est déjà sur place pour remédier à cette situation. Le général François Lecointre, un Français de 50 ans spécialiste de missions en Afrique, sera, d'ailleurs, nommé début 2013 à la tête de la mission de l'Union européenne de formation de l'armée malienne. «La France a marqué sa disponibilité pour assurer le rôle de nation-cadre et a proposé la candidature du général de brigade François Lecointre au poste de chef de mission», a déclaré le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, Vincent Floreani. «Le président du comité militaire de l'Union européenne (le général français Patrick de Rousiers) a pris acte de cette candidature et l'a transmise à la Haute représentante, Mme Catherine Ashton, qui doit confirmer ce choix», a ajouté M. Floreani. La mission européenne de formation et de réorganisation de l'armée malienne, dont le principe a été approuvé, début décembre, par l'Union européenne, doit être composée à terme de 400 à 500 hommes, dont environ 250 instructeurs, le reste des militaires étant chargé de la logistique et d'assurer la sécurité de la mission. Pour soutenir cette armée, viendront s'ajouter les 3 500 hommes de la Cédéao ainsi que les hommes du Mnla et «d'Ansar Eddine».

H. Y.


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