De jeunes algériens seront au rendez-vous mondial de tennis de table de Bercy. Sur le plan médiatique cela équivaut à roupie de sansonnet mais sur le plan sportif et, toutes proportions gardées, pour ces athlètes qui se trouvent à hauteur de la capitale française autant dire que c'est un grand pas pour eux plus particulièrement et pour le pays secondairement même si les pouvoirs publics sont bien loin de répondre avec les considérations qu'elle mérite à cette performance et à cette délégation qui permettra, vaille que vaille, que l'emblème algérien figure parmi le concert de ceux du reste du monde. Car c'en est déjà une, même si le principe, selon lequel «l'essentiel et de participer», est tombé dans la plus grande ringardise. A l'opposé, le football monopolise outrageusement attention, intérêt général, mobilise fonds, équipements, moyens matériels et humains, fait gagner de l'argent à des sportifs à la réputation surfaite, fait faire de parvenus et d'aventuriers des personnes riches et désormais fréquentables jusqu'à faire partie du who's who national, incite et encourage à des carrières politiques et, en fin de course, comme le ridicule ne tue pas à une…reconnaissance nationale en des circonstances qui se créent, se régénèrent et se renouvellent dans la plus grande cacophonie pour, summum de l'absurde, accoucher de ce qui s'est passé lors de la dernière finale de la Coupe d'Algérie de football. Bien sûr, le football c'est un peu comme les ongles d'une main et le vernis qui les recouvre. Il suffit de gratter pour découvrir que naturellement cette partie du doigt serait normale s'il lui était gardé sa nature mais qu'elle deviendrait soudainement laide dès qu'elle est débarrassée de ce qui l'enjolivait superficiellement. Celui (football) algérien, même si spécifiquement il s'inscrit dans le phénomène mondial incontestable et irréversible du spectacle entretenu par le monde du show-biz lequel qui s'en nourrit et plus s'en gave mais surtout depuis quelques années recycle d'immenses fonds financiers dont l'origine est douteuse. Le football algérien n'est pas épargné au même titre, et pour cause une implication très imbriquée, de rouages des instances sportives nationales qui légitiment une dérive générale devenue à l'échelle internationale une règle qui, néanmoins, a toutefois ses codes dans des pays où existe relativement encore de la transparence, respect de l'éthique, des valeurs morales et sportives…aussi superficielles le seraient-elles. C'est donc à travers une architecture quasi parfaite que le football est devenu un spectacle qui permet de donner du bonheur à des cohortes de supporters qui ont une dévotion à la limite de l'addiction incurable pour la discipline comme en témoignent les passions qui alimentent son histoire. Jamais l'adage «football, opium du peuple» n'aura eu autant sa plus stricte définition et fourni toutes les explications sur les incohérences et les travers qui le rendent plus généralement que souvent haïssable et nous en donnons pour preuve les derniers évènements survenus dans la capitale parisienne une fois que le PSG a été proclamé champion pour la saison en cours. Et comme pour ne pas expliquer cette absurdité, le principal bailleur de fonds, voire le propriétaire du club en l'occurrence le Qatar, envisage d'investir encore plus pour en faire un modèle. Un modèle de quoi est-il légitime de se questionner. En Algérie, l'Etat ou les pouvoirs publics ne sont jamais parvenus à trouver leurs marques dans la conduite des affaires du football, une discipline laquelle, comble de l'ironie, fonctionnait normalement alors que ces derniers n'y étaient pas impliqués et avant que n'impliquent par interposition des intérêts privés qualifiés avec pusillanimité d'investisseurs et/ou actionnaires une fois modifié, via des textes bancals, le statut des clubs amateurs par des associations sportives commerciales. De fait, plus d'argent a été mis en circulation tout au long de ces trois dernières années et autant dire plus d'argent douteux comme en apporte la preuve les scandales récurrents qui n'ont épargné aucun des clubs des deux divisions à l'exception d'une demi-douzaine qui sont toutefois bien loin d'être clean à la seule différence que leurs dirigeants ont des attitudes moins ostentatoires. L'Etat continuera à se consacrer et consacrer le plus grand intérêt au football en ce sens qu'il décharge les pouvoirs publics d'un mal de vivre collectif qu'ils ne peuvent assumer autrement. A. L.