La fin de l'exercice pédagogique est, partout, synonyme de réjouissances. C'est la tradition. Le départ en vacances est toujours célébré dans la liesse et la bonne humeur. A pareille fête, les élèves et leurs enseignants présentent des programmes artistiques variés et des spectacles colorés pour marquer la clôture d'une année de labeur. Chants, chorales, pièces de théâtre, expositions de dessins et concours sont généralement à l'affiche. Parents, proches et responsables locaux sont conviés à la cérémonie qui sert aussi à récompenser les meilleurs élèves. A l'occasion, on découvre inévitablement de nouveaux talents ou à défaut des enfants qui disposent de réelles potentialités dans une discipline donnée. Autrefois, on n'accordait pas beaucoup d'intérêt à ces graines de stars. Au mieux, on saluait sur le coup la belle prestation et on complimente l'auteur sans aller au-delà. De nos jours, on commence à s'y intéresser de plus près. Le mouvement associatif et certains établissements culturels publics accordent une attention grandissante aux jeunes pousses prometteuses. Il y a déjà deux ans, le Théâtre régional de Béjaïa (TRB) avait initié dans ce sens un concours artistique annuel, intitulé Arty Show. Les enfants doués dans le chant, la danse, la poésie, la peinture et le jeu sur scène sont invités à ce «casting», encadré par des professionnels. De grands artistes de la région (chanteurs, peintres et écrivains) acceptent volontiers de siéger dans le jury et prodiguent généreusement leurs conseils aux postulants. L'initiative, qui est à sa deuxième édition, a été un franc succès. Ils étaient des dizaines à se présenter, accompagnés de leurs parents, pour tester leurs capacités. Les auditions, programmées durant deux jours, se poursuivent généralement jusqu'à des heures tardives. En plus du nombre, il y a aussi de la qualité. «Les membres du jury ont à chaque fois du mal à délibérer. Le niveau étant très élevé et les performances aussi exceptionnelles les unes que les autres», a-t-on appris du comité d'organisation. Des stars locales comme Djamel Allam, Youva Branis, Cheikh Sidi Bémol, Bazou ou Ali Amrane accompagnent l'événement. Les lauréats sont naturellement primés et bénéficient d'une attention particulière à travers leur implication progressive dans diverses manifestations. Les associations œuvrent aussi à la détection et la prise en charge de jeunes talents. Lors des différents festivals et journées thématiques (poésie, cinéma, chanson kabyle, théâtre amateur, théâtre pour enfant, arts plastiques), les organisateurs prévoient toujours des ateliers de formation et des concours destinés justement aux enfants. Les meilleurs éléments sont naturellement recommandés aux porteurs de projets dans leurs domaines respectifs. Faute d'écoles spécialisées et d'instituts de formation, on lance ces jeunes talents directement dans le bain, ce qui est déjà une bonne manière de fructifier leur don. Le TRB, la Maison de la culture et le mouvement associatif, qui déploient des efforts méritoires dans ce sens, doivent être encouragés pour perpétuer cette louable initiative qui, du reste, doit être élargie aux autres wilayas du pays. En conclusion, relayons leur appel aux sponsors et aux mécènes pour leur venir en aide.