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Elle sont minoritaires
Femmes cinéastes en Algérie
Publié dans Le Maghreb le 10 - 03 - 2010

Il ne faut pas s'étonner de voir que dans l'univers du 7ème art algérien, les réalisatrices n'ont fait leur apparition que vers les années 2000. Rappelons tout de même qu'il y a eu en 1977, la sortie du long métrage "La nouba des femmes du Mont Chenoua" signé Assia Djebbar et primé deux ans plus tard au festival de Venise. On n'a pas besoin d'être un professionnel du métier des arts pour constater que les femmes sont quasiment absentes dans la galaxie du 7ème art. Les raisons ? Elles sont liées non seulement à l'histoire du pays mais aussi à celle du 7ème art algérien autant qu'à la place qu'occupe la femme dans le tissu sociétal.
Du fait même de la colonisation, Algériens et Algériennes n'ont pas eu la chance d'avoir une scolarité, encore moins de fréquenter les centres de formation cinématographiques. Ce qui le prouve c'est l'absence ou la rareté des images réalisées par les Algériens en cette période.
Car, ce n'est qu'après la période de la décolonisation que le besoin de raconter par l'image les affres du colonialisme s'est fait sentir du côté des gouvernants. Ceux-ci avaient d'ailleurs octroyé de nombreuses bourses pour l'URSS, à certains de nos cinéastes qui avaient déjà bénéficié de quelques rudiments d'apprentissage au niveau des rares centres de formation qu'ont construit les Français.
Dans une société conservatrice, il était impensable aux familles d'envoyer leurs filles à l'étranger pour une formation dans le domaine "mal vu " de l'art. Du coup, aucune femme (sauf dans le théâtre, l'exemple des Ait El Hadj est édifiant) n'a appris à manier la caméra. De retour au pays, les cinéastes s'étaient tous penchés vers les années 70 sur la production d'images qui exaltent la Lutte de libération nationale. L'apparition des femmes réalisatrices se fera vers les années 2000, et c'est généralement une conversion qui s'opère d'un domaine où elle est présente le plus, comme le script, le montage, ou l'assistanat, vers la réalisation. C'est le cas de Yamina Bachir Chouikh qui a signé en 200 ? son fabuleux " Rachida".
Il y a eu aussi Djamila Sahraoui qui a fait ses études en France et qui a sorti à la même époque ''Barakat!'', Fatima Belhadj avec "Mel Watni ?" (Qu'arrive-t-il à ma patrie?) ou encore Nadia Cherabi avec "Le revers du miroir".
Lancement des femmes dans le 7ème art
Ces films ont marqué en quelque sorte le lancement de la femme dans la réalisation cinématographique, et ce n'est pas un hasard car toutes ont eu une longue carrière dans le différents métiers du cinéma. C'était un besoin de reconversion semble t-il.
Nadia Cherabi, réalisatrice du film "Le revers du miroir", relève que la femme s'investit plus dans la production de télé-films et feuilletons ou bien dans la réalisation de films documentaires que dans le long métrage.
Reconnaissant qu'il y a peu de femmes cinéastes, Nadia Cherabi souligne toutefois leur "forte" présence dans l'assistanat, le montage et la production, affirmant, par ailleurs, qu'elles ont les mêmes possibilités que les hommes pour réaliser de longs métrages. "Il est vrai que le nombre de femmes réalisatrices est réduit, mais elles sont très présentes dans les autres domaines du 7e art", a-t-elle dit, estimant qu'il n'existait pas de difficultés spécifiques à la femme dans la réalisation et que les exigences étaient "identiques".
Pour elle, l'essentiel c'est qu'il y ait de "bons scénarios, une grande énergie et une vraie industrie cinématographique". "Ce n'est pas en réalisant un seul film que nous pouvons marquer notre passage dans la galaxie cinéma, même si cela n'enlève rien au mérite d'être réalisatrice. Le vrai défi c'est de réaliser d'autres films afin de pouvoir s'affirmer dans ce monde", a-t-elle ajouté. Les spécialités cinématographiques "ne s'improvisent pas"
De son côté, Yamina Chouikh, estime que le manque de femmes réalisatrices "n'est pas forcément lié aux mentalités ou d'éventuels comportements machistes, mais concerne en premier lieu la formation dans les métiers de cinéma".
"Cet art ne se limite pas uniquement à la comédie ou à la réalisation. Mis à part le montage, le script ou le maquillage, la femme n'exerce pas les autres métiers de cinéma, comme la réalisation, la prise de vue, le son ou encore le bruitage", a-t-elle dit tout en estimant que cela est dû à l'absence d'établissements de formation spécialisés.
Elle souligne que les spécialités cinématographiques "ne s'improvisent pas", appelant à la création d'écoles de cinéma et d'un baccalauréat "cinéma" pour permettre aux personnes intéressées, hommes ou femmes, de se former dans ce domaine.
Yamina Chouikh, qui s'est mise à la réalisation après une trentaine d'années passées dans le montage de films, pense aussi que s'il n'y a encore que peu de réalisatrices de cinéma en Algérie c'est que les femmes "n'osent pas encore se lancer dans cette aventure".
Elle préfère terminer sur cette note d'optimisme: "Tant qu'il y a des jeunes filles qui réalisent des courts métrages, je ne désespère pas. Elles finiront bien un jour par produire de longs métrages et s'imposer dans le monde de la réalisation". Un film est très coûteux, donner plus d'argent aux femmes pour réaliser des œuvres serait en soi, un comportement d'ouverture.


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