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Pour une nouvelle gouvernance : neuf questions au Gouvernement algérien à propos du Re-Engineering
Publié dans Le Maghreb le 23 - 03 - 2011

Professeur Abderahmane MEBTOUL- Docteur Liès GOUMIRI *
Au moment où l'on parle d'engager des réformes en profondeur en espérant que les actes suivront la parole, à la fois politiques et économiques, afin de réaliser une transition démocratique pacifique, nous proposons dans cette modeste contribution, afin de susciter un débat productif, de poser un problème stratégique déterminant pour l'avenir de l'Algérie ,à savoir l'urgence d'un Re-Engineering pour l'Algérie en six questions réponses.
1/ Quel bilan tirez- de l'action gouvernementale de la dernière décennie?
Il faut partir de la situation antérieure puis évaluer celle d'aujourd'hui. Nous dirons d'abord que l'Algérie n'est pas à l'abri des périls qui la guettaient avant et n'a pas trouvé à ce jour la voie de sortie d'une crise multidimensionnelle aigüe. Les problèmes majeurs demeurent, la crise de confiance persiste à l'intérieur et à l'extérieur de l'Algérie, accentuée par les scandales financiers. Les conditions critiques d'implosion demeurent, les frustrations persistent, les perspectives s'assombrissent et enfin les fondements d'un développement durable du pays ne sont toujours pas réalisés. Si nous nous arrêtons aux équilibres macroéconomiques et la dette il est évident que nous avons bénéficié d'une conjoncture favorable à nos exportations d'hydrocarbures et de bonnes conditions pluviométriques qui nous donnent un peu de répit. Cette embellie est indépendante de nos efforts. La manne pétrolière a permis à l'Algérie d'effacer une énorme dette de consommation anarchique et d'engager des dépenses d'infrastructures jamais égalées.
C'est un acquis pour le pays peut-on dire sans contexte, comme le programme d'industrialisation tout azimut des années 70 aurait dû permettre à l'Algérie de sortir du sous-développement. Que sont devenues ces usines clé en main et tous ces complexes intégrés ? En 1990, lors d'une visite dans notre pays, le Président japonais du KEIDAREN disait : l'Algérie, Quel gaspillage ! Il n'est pas permis de commettre deux fois de suite les mêmes erreurs. Nous n'avons pas le droit de gaspiller des ressources non renouvelables pour un développement non durable. Si l'Algérie investit dans les biens durables et les techniques modernes, ceux-ci doivent s'accompagner par des investissements tout aussi importants dans l'éducation-qualification, la démocratie-liberté et l'environnement-préservation. C'est là que le bât blesse ! C'est l'investissement immatériel qui manque aujourd'hui cruellement à ce pays. Nous pouvons investir autant de milliards de US$ sans connaître de développement voire régresser, comme nous le craignons aujourd'hui. L'âge d'un pays n'a rien à voir avec son niveau de développement, ainsi l'Egypte et l'inde ont plus de 2000 ans et sont classés pays pauvres, le Canada et l'Australie ont moins de 150 ans et sont classés pays riches. De même la taille des pays et leurs richesses naturelles n'ont pas d'effet direct sur leur niveau de développement, à l'instar du Japon petite ile sans ressources naturelles mais véritable
" usine flottante " et de la Suisse, sans culture de cacao, produit le meilleur chocolat et tire sa richesse de sa stabilité et son sérieux. On construit une économie d'abord sur les valeurs morales d'une société (l'éducation civique, le code de l'honneur, le patriotisme authentique, la tolérance, la discipline, la rigueur, la performance, le sens du devoir, l'ordre de mérite, la loyauté, le gout de l'effort, la promotion sociale, la déontologie, la connaissance, le sens de la responsabilité, le challenge, la citoyenneté, l'honneur, la solidarité, la famille, la patrie…). Quand comprendrons-nous que la structure des sociétés modernes et puissantes qui dominent le monde, s'est bâtie d'abord sur des valeurs et une morale (qu'ils appellent : les valeurs et principes universels). Nous devons impérativement recomposer nos valeurs et nos principes pour reconstruire une société algérienne moderne et ouverte à la culture et au développement économique, technique et social.
2/ Quelles sont les actions urgentes pour mener l'Algérie vers une sortie de crise ?
En quelques mots, c'est d'abord, œuvrer pour bâtir une démocratie dynamique assise sur une justice indépendante, compétente et diligente. C'est ensuite de sortir d'un système de Gouvernance archaïque pour un système participatif et qui appelle aux compétences algériennes locales et celles établies à l'étranger. C'est en d'autres termes, donner aux algériens l'envie de construire ensemble leur pays et d'y vivre dignement et harmonieusement. C'est enfin, rétablir la confiance entre les citoyens et les institutions de la république, de préserver les libertés individuelles et consolider la cohésion sociale. C'est simple de le dire mais très difficile à faire,et cela reste néanmoins l'apanage des sociétés avancées. Tant de questions nous interpellent aujourd'hui : comment freiner la dégradation de notre santé publique et notre système éducatif ? Est-ce normal que nous soyons encore en 2011 contraints d'acheter des soins à l'étranger tandis que nos éminents médecins spécialistes se vendent sur plusieurs continents ? Même chose pour l'éducation, quand allons - nous arrêter la baisse du niveau de notre baccalauréat et de nos diplômes universitaires. Pourquoi les classes Maths- Elémentaires sont-elles désertées ? Pourquoi les diplômes et la compétition ne suscitent plus aucun engouement à nos étudiants ? Il est clair que notre système de santé publique se dégrade continuellement et notre système éducatif est laminé et débridé et il est urgent de les réformer tout deux, entièrement et profondément. Somme toute, l'Algérie reste un énorme chantier sociétal et toute sortie de crise, à mon sens, doit s'inscrire dans un programme de réformes structurelles profondes.
3/ Quels axes de développement
prioritaires ?
Le développement d'une nation est de fait horizontal et ses disparités régionales limitées. Pour mon pays, je mettrais l'accent sur l'agriculture qui souffre d'un archaïsme déroutant. Il ne s'agit pas seulement d'injecter des subventions et soutenir les prix de certains produits jugés stratégiques. C'est du saupoudrage qui ne mène pas loin. La réalité est toute autre. Il faut visiter l'Inde, le Brésil, la Chine, l'Argentine, le Vietnam et les USA pour comprendre les enjeux de l'agro-business. Tous ces pays nous vendent les denrées que nous ne produisons pas et eux ont depuis longtemps placé la production agricole au centre de leur développement économique. Depuis la réforme agraire des années 60 à ce jour nous cherchons à développer notre agriculture, mais en fait, avec nos nouvelles habitudes de consommation nous augmentons sans cesse la facture de nos importations. La santé, dans les années 70 nous avions une avance considérable sur nos pays voisins voire ceux du continent. La médecine s'exporte très bien et les produits pharmaceutiques sont un des enjeux de domination et souveraineté des nations. L'Algérie aurait dû être aujourd'hui un grand pays exportateur de produits pharmaceutiques et accueillir dans nos hôpitaux les patients étrangers qui ne peuvent se payer les services hospitaliers européens. Aujourd'hui, j'observe avec tristesse, notre dépendance accrue en matière de soins chirurgicaux et produits pharmaceutiques.
L'industrie chimique et gazière algérienne a raté le grand virage des années 80, pour se restreindre simplement à l'approvisionnement en gaz naturel de l'Europe et des USA. La chimie du gaz judicieusement déployée aurait donné à l'Algérie une place dominante dans le monde par l'exportation d'une multitude de produits chimiques à très hautes valeurs ajoutées.
(*)Abderrahmane Mebtoul est docteur d'Etat Es Sciences Economiques (1974) est professeur des Universités et expert international. Il a été conseiller et directeur d'Etudes Ministère Energie Sonatrach 1974/1979/1990/1995-2001/2006- Premier Conseiller à la Cour des Comptes 1980/1983- Président du Conseil des Privatisations avec rang de Ministre Délégué de 1996/2000 et expert à la présidence de la république 2007/2008 ayant dirigé des audits d'intérêt national.
Lies Goumiri est docteur d'Etat ès-sciences physique de l'Institut National Polytechnique de Grenoble (France) et diplômé de Sciences Po Paris. Il a occupé d'importants postes dans l'administration centrale, CEO dans plusieurs entreprises publiques et privées et institutions internationales. Il a été associé à plusieurs missions de l'ONUDI et enfin consultant pour divers organismes et sociétés étrangères asiatiques.


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