Le gouvernement hongrois doit faire tout son possible pour dissiper l'impression qu'il veut prendre le contrôle de la banque centrale nationale, a déclaré le chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) pour la Hongrie Christoph Rosenberg. Dans un entretien consultable, hier, sur le site internet du FMI, M. Rosenberg conseille au gouvernement hongrois du conservateur Viktor Orban de restaurer la confiance en augmentant la prédictibilité de sa politique économique. L'exemple le plus visible concerne le débat au sujet de l'indépendance de la banque centrale, estime le responsable. La législation adoptée à la fin de 2011 a donné l'impression que le gouvernement essaie d'exercer une influence sur les prises de décisions de la banque centrale (MNB), a-t-il dit. Le gouvernement devrait faire tout son possible pour dissiper cette impression en changeant la loi afin de la rendre conforme aux règles internationales (...) La politique monétaire est menée par ceux qui en ont la charge, pas par le gouvernement, a-t-il insisté. La réforme prévoit notamment d'ôter au président de la MNB la prérogative de nommer ses adjoints, au profit du gouvernement. La loi a provoqué l'ire de l'Union européenne (UE) qui a sommé Budapest de revoir sa copie et conditionné toute discussion sur un crédit -dont la Hongrie a besoin pour éviter la faillite- à une modification du texte. Tous les contentieux avec l'UE sur la Banque centrale peuvent être réglés en l'espace de quelques jours, a assuré un porte-parole du gouvernement hongrois, Zoltan Kovacs, dans un entretien au quotidien autrichien Die Presse paru, avant-hier. Sauf celui qui demande aux responsables de l'institution de prêter serment sur la constitution hongroise, auquel la Hongrie n'entend pas renoncer, a-t-il ajouté. Le parlement se réunit le 13 ou le 14 février et pourra prendre les décisions nécessaires, a-t-il précisé, réitérant espérer un accord avec le FMI et l'UE sur une aide financière à la fin mars. Le pays, sanctionné pour sa politique économique erratique par les marchés et les agences de notation, ne parvient plus à se refinancer sur les marchés obligataires à des taux supportables. Il a besoin d'un crédit international évalué entre 15 et 20 milliards d'euros.