Le groupe français Areva a annoncé, vendredi dernier, avoir remis à la compagnie d'électricité tchèque CEZ ses objections détaillées concernant sa récente élimination de l'appel d'offres pour la construction de deux réacteurs supplémentaires à la centrale nucléaire tchèque de Temelin. Areva a fourni des objections détaillées pour chacun des motifs de l'exclusion, soulevés par CEZ, a indiqué le groupe français dans un communiqué. L'offre remise à CEZ en juillet est en pleine conformité avec les exigences légales, ainsi qu'avec les critères de l'appel d'offres, a affirmé Areva. CEZ (Ceske Energeticke Zavody) avait annoncé l'exclusion d'Areva le 5 octobre, affirmant que le groupe français n'avait pas satisfait dans son offre aux exigences légales pour construire ces deux tranches. Areva est persuadé que son offre faite à CEZ pour l'achèvement des tranches 3 et 4 de Temelin est la plus compétitive, a aussi déclaré le groupe français avant d'exprimer sa détermination à poursuivre le projet et à développer dans son cadre sa coopération avec l'industrie tchèque. CEZ bénéficie désormais d'un délai de dix jours pour examiner ces objections, a annoncé vendredi à Prague son porte-parole, Ladislav Kriz. Paris avait déjà officiellement exprimé cette semaine sa surprise face à la décision de la compagnie CEZ, majoritairement détenue par l'Etat tchèque. Nous avons été surpris par cette décision, fondée sur des considérations juridiques, très inhabituelles dans ce type d'appels d'offre internationaux et à ce stade de la procédure, a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Vincent Floréani, lors d'un point de presse. Le groupe public français, qui proposait deux réacteurs EPR de troisième génération d'une puissance totale de 3.300 mégawatts, était en compétition avec l'américain Westinghouse (contrôlé par le japonais Toshiba) et le consortium formé par les sociétés russes Atomstroïexport et Gidropress avec le tchèque Skoda JS (contrôlé par le russe OMZ). Les trois candidats à cette commande évaluée à entre 8 et 12 milliards d'euros avaient déposé leur offre formelle début juillet. La décision finale est attendue en 2013 et les nouvelles tranches de Temelin (sud-ouest) devraient être opérationnelles vers 2025. La centrale de Temelin (sud-ouest de la République tchèque) est aujourd'hui dotée de deux réacteurs VVER à eau sous pression de conception russe, d'une puissance de 1 000 mégawatts chacun, fabriqués par le tchèque Skoda et munis de systèmes de sûreté et de contrôle de Westinghouse. Mise en service en 2000, cette centrale est située à une centaine de km au sud de Prague et à 60 km de la frontière de l'Autriche, anti-nucléaire depuis 1978. Géré par la compagnie d'électricité tchèque CEZ, Temelin a produit l'an dernier 13,91 terrawatt/heures d'électricité, un record depuis son démarrage.