La Chine est devenue le premier fournisseur de l'Algérie. C'est ce qui ressort des derniers chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes algériennes, concernant les neuf premiers mois de l'année. En somme, les Algériens importent de plus en plus de ce pays asiatique au détriment de la France, habituellement premier fournisseur, qui, désormais, se classe à la seconde place. Ainsi, l'Algérie a importé de la Chine, de janvier à septembre, pour 4,95 milliards de dollars, ce qui représente 11,98% des importations globales du pays. La France, deuxième, a vendu donc pour l'Algérie pour 4,70 milliards de dollars (11,37%), suivie par l'Italie 3,95 milliards (9,57%), l'Espagne 3,93 milliards (9,52%) et l'Allemagne 2,13 milliards (5,17%). Selon les spécialistes, qui suivent de près l'évolution de l'économie algérienne, ces données ne sont guère surprenantes. Bien au contraire, elles reflètent l'efficacité du dynamisme chinois face à la frilosité française. Ainsi, il est à noter que les entreprises chinoises sont connues pour leur grande capacité à s'adapter aux spécificités du marché algérien, ce qui est loin d'être le cas pour les entreprises françaises, qui il faut le dire, cherchent à tout prix à changer les lois algériennes, et se plaignent de ce qu'elles appellent " instabilité juridique ". Ainsi, la France, en particulier, et les pays européens en général veulent imposer à l'Algérie des conditions "spéciales" pour venir sur le marché algérien. Et l'Algérie ne peut, en aucun cas, céder à ces pressions, qui mettent en péril l'économie du pays et souveraineté d'Etat. Notons, en outre, qu'au moment où les sociétés françaises menacent de quitter le pays si leurs conditions ne sont pas satisfaites, les Chinois se montrent pragmatiques et rationnels. Il aura fallu d'un troisième trimestre pour voir la France perdre sa première place de fournisseur de l'Algérie. En effet, rappelons qu'au bout du premier semestre de cette année, la France gardait encore sa place de leader sur le marché national avec 3,33 mds, talonnée de près par la Chine et ses 3,31 mds. Il y a 12 ans, les exportations chinoises vers l'Algérie étaient infimes. Depuis, elles se sont rapidement amplifiées dans tous les secteurs de l'économie. En effet, depuis quelque temps, les choses ont bousculé et ont permis à la Chine de gagner du terrain dans l'économie algérienne. Il faut dire que les importateurs algériens préfèrent maintenant la Chine pour plusieurs raisons, à savoir, des produits à bas prix dont la qualité et la fiabilité peuvent dépasser les produits français qui ne sont français que par le nom. Certains produits sont importés de Chine puis expédiés en Algérie ! En outre, les Chinois permettent au Algériens de payer cash pour ne pas payer les taxes sur le revenu. Entre autre, les Chinois s'entendent bien avec les Algériens qui aiment bien visiter la Chine et découvrent le commerce international. Sur un autre sillage, le gouvernement algérien préfère les Chinois pour les contrats du bâtiment car les Chinois ont démontré une capacité bien plus grande que les Français. De surcroît, les Chinois ont la culture du Sud et non pas l'esprit coloniale qui donne des leçons de morale, de démocratie et d'intégrité de pays civilisés. Désormais on peut dire que le monopole du marché algérien (et africain) acquis par la France depuis l'indépendance est en train de s'écrouler.