Au moins 19 personnes ont été tuées et 25 blessées dans une attaque à l'arme blanche commise dans un centre pour handicapés mentaux à Sagamihara, au Japon, dans la nuit de lundi à mardi, a rapporté la chaîne publique NHK. La police a arrêté un suspect. L'homme, âgé de 26 ans et vêtu d'un t-shirt noir, s'est rendu désarmé à la police vers 03h00 (18h00 GMT lundi), disant être l'auteur de la tuerie, a précisé un porte-parole de la police. Il s'agit d'un ancien employé, selon l'agence de presse Kyodo. La police enquête sur le mobile de l'attaque. Selon un autre média, Asahi Shimbun, le suspect a expliqué aux agents: "Je veux me débarrasser le monde des handicapés". D'après la chaîne de télévision publique NHK, l'homme est entré dans le bâtiment en brisant une vitre. La police a trouvé "plusieurs" couteaux dans son sac, dont certains recouverts de sang. "Je ne me souviens de lui que comme d'un bon garçon. Je ne saurai jamais ce qui lui est passé par la tête, mais j'espérais que ce n'était pas lui lorsque j'ai entendu les informations", a dit un voisin du jeune homme à la télévision. Selon la chaîne publique, il étudiait pour devenir instituteur et avait travaillé dans le centre pour handicapés jusqu'à il y a deux ou trois ans. Les employés du centre Tsukui Yamayuri Garden ont appelé la police à 02h30, signalant la présence d'un homme armé d'un couteau dans le bâtiment, rapporte la presse japonaise.
150 patients Etabli sur trois hectares, l'établissement fondé par le gouvernement local sur les rives du fleuve Sagami reçoit des patients affectés par des handicaps divers, rapporte NHK, citant un employé. Selon Kyodo, jusqu'à 150 patients peuvent y être accueillis. Parmi les blessés, 20 ont été grièvement touchés. Ils ont été transportés dans au moins six hôpitaux de l'ouest de Tokyo. Vingt-neuf équipes d'urgence ont été mobilisées après l'attaque, selon la même source. Un homme identifié comme le père d'un patient du centre a dit à NHK qu'il avait appris l'attaque à la radio, et qu'il n'avait reçu aucune information du centre. "Je suis très inquiet, mais ils ne veulent pas me laisser entrer", a-t-il poursuivi, alors qu'il se tenait devant l'établissement bouclé par un ruban jaune de la police.
Tueries très rares Les tueries de masse sont rares au Japon, qui dispose d'une législation de contrôle des armes très stricte et d'un taux de criminalité relativement faible. Mais des déchaînements de violence aveugle et coups de folie meurtrière endeuillent occasionnellement l'archipel. En juin 2008, un homme de 28 ans, armé d'un couteau et au volant d'un camion, avait semé la panique dans le quartier électronique d'Akihabara à Tokyo, écrasant des piétons avant de poignarder des passants au hasard dans la foule avec une lame à double tranchant. Sept personnes avaient été tuées et 10 blessées. Le meurtrier a été condamné à la peine capitale. Quelques années plus tôt, en juin 2001, un homme avait pénétré dans une école primaire d'Ikeda, une banlieue cossue d'Osaka, où il avait poignardé à mort huit enfants.