Au cours de la visite qu'il a effectuée à la wilaya de Saïda visant à évaluer le suivi et la mise en uvre du programme de développement initié par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a voulu réaliser un pari : démontrer la capacité de l'Algérie à réussir son développement économique et social en dépit de la conjoncture difficile que traverse le pays, suite à la dégringolade des cours pétroliers sur le marché mondial depuis plus de deux années et qui sont la conséquence de la baisse drastique des ressources financi ères du pays. M. Sellal en avait choisi les mots rassurant. " Le pays est stable et va bien ". Plus explicite, il a déclaré : " Certains croient que l'économie algérienne connaîtra des difficultés durant les prochaines années, mais nous avons étudié la situation et jusqu'à 2019, les réserves de change ne baisseront pas sous le seuil des 100 milliards de dollars " Dans le même registre de la performance et évoquant certains indicateurs, M. Sellal a souligné que le pays enregistre un rythme d'inflation qui est stable, se situant entre 4 et 5 %. Il a également qualifi é le taux de croissance économique de " positif " et qui est de 3,5 % en 2016 pour atteindre les 3,9 % en 2017.. Il a encore pré- cisé : " L'Algérie va bien et que les choses sont stables, en dépit de la baisse des recettes des hydrocarbures qui dure maintenant depuis deux années ". Malgré cet imprévu de l'effondrement du marché pétrolier qui a réduit de moitié le volume de la fiscalité pétrolière, " l'Algérie continue de résister " a affirmé le Premier ministre. " L'Etat est résolument déterminé à perfectionner ses compétences économiques, non sans certifier de la pertinence de nouveau modèle économique décidé par les hautes autorités du pays portant sur la diversification de l'économie, soit la dynamisation des secteurs hors hydrocarbures ". A la bonne lecture des déclarations de M. Sellal, c'est une nouvelle ère de développement du pays qui est ainsi entamée. Désormais, dans le vocabulaire officiel de cette nouvelle stratégie économique, une expression explique tout : "la solidarité nationale ", et par ricochet le cap sur la diversification de l'économie nationale, une croissance plus équilibrée selon une redistribution des revenus et des chances. Déjà sensible au niveau des régions du pays, cette meilleure répartition des acquis est une priorité affichée par le gouvernement qui voudrait la concrétiser au niveau de la population. On ne partage que ce qu'on a, aime-t-on à dire. L'égalisation des chances ne pouvait se faire qu'après l'accumulation des richesses. Ici c'est la volonté politique qui est exprimée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. L'objectif est d'inaugurer une expérience de responsabilité économique et sociale collective. Il s'agit là de données qui doivent amplifier à tous les niveaux. Un réajustement inévitable ou processus logique de l'itinéraire du développement national ? Le complément apporté aujourd'hui par le vocabulaire et le discours économique officiel dénote de la part du gouvernement une lucidité et un courage politique certains. Un processus nouveau adossé au nouveau modèle de développement et de croissance adopté par les hautes instances du pays : celui d'un modèle aboutissant à une libération effective de l'économie nationale. Cela fait dire à M. Sellal : " A travers le nouveau modèle de croissance, l'objectif du gouvernement est de préserver les acquis sociaux en menant des réformes visant l'efficience de notre dispositif économique et social dans l'administration publique et dans l'entreprise. C'est pourquoi il nous faut obligatoirement rester solidaires et accepter la rigueur pour passer à la croissance ".