En dépit des sanctions occidentales, les groupes internationaux renforcent leur présence en Russie et le volume des investissements étrangers directs dans son économie ne cesse de croître. D'après Benjamin Triebe de la Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), l'économie russe connaît actuellement " un dégel ". Il rappelle que le géant américain de la pharmacie Pfizer a pris la décision de construire une usine en Russie, tandis que la chaîne française d'articles de bricolage Leroy Merlin envisage de doubler sa présence sur le sol russe dans les cinq prochaines années. Le constructeur automobile allemand Volkswagen ouvre pour sa part une nouvelle usine à proximité de Moscou, et le groupe Daimler envisage de lancer la production de limousines en Russie, indique l'auteur. Une dynamique positive est également constatée en matière d'investissements étrangers. Au cours des neuf premiers mois de l'année 2016, leur volume s'est élevé à 7,7 milliards de dollars comparés aux 6 milliards USD enregistrés à l'issue de 2015.Toujours selon l'observateur, Moscou cherche à internationaliser ses marchés et stimule l'activité des investisseurs étrangers via les subventions et les allégements fiscaux. En conclusion, l'auteur souligne que les sanctions occidentales décrétées à l'encontre de la Russie sur fond de crise ukrainienne ont cessé de présenter " un obstacle important " : " on s'y est habitué ". Une proposition russo-américaine sur Alep publiée par les médias. Vrai ou faux? Selon les médias US, une entente entre Moscou et Washington permettant aux civils et aux terroristes du Front al-Nosra équipés d'armes légères de quitter Alep-Est serait mise en application d'ici 48 heures. D'ailleurs, un diplomate russe a démenti cette information et le département d'état US ne l'a pas confirmée. La Russie et les états-Unis sont tombés d'accord pour mettre en place des couloirs humanitaires à Alep-Est permettant aux civils et aux terroristes du Front al-Nosra munis d'armes légères de quitter la ville, annoncent les médias américains. Selon l'agence Reuters, qui cite un responsable de l'opposition, l'entente sera mise en application d'ici 48 heures si les rebelles acceptent cette proposition. Les membres du Front al-Nosra devront se rendre dans la province d'Idlib, les autres terroristes pourront ensuite partir où ils veulent à condition de déposer leurs armes lourdes. Selon le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, la Russie et les états-Unis ne se sont pas encore entendus sur le départ des terroristes d'Alep-Est. " Les informations diffusées par les agences occidentales ne sont pas toujours vraies (…). Le départ des terroristes fait l'objet d'ententes spéciales avec les états-Unis. Nous ne sommes pas encore parvenus à une entente parce que les états-Unis insistent sur des modalités inacceptables de cessez-le-feu et d'arrêt des hostilités qui garantiraient une liberté de déplacement totale pour les adversaires des troupes gouvernementales syriennes ", a indiqué M. Riabkov. Il a tenu à rappeler que la Russie et ses militaires engagés à l'opération en Syrie oeuvraient depuis longtemps pour garantir la sécurité de ceux qui se trouvent à Alep. Selon lui, il n'est pas question de formuler des propositions que l'opposition devrait examiner. " Je ne comprends pas quelles sources d'information utilisent ceux qui cherchent à bouleverser ainsi l'espace médiatique ", a noté M. Riabkov. Pour l'instant, le département d'état US ne commente pas ces informations, a déclaré dimanche la porte-parole du département d'état Elizabeth Trudeau. Le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie a annoncé samedi que les autorités syriennes contrôlaient 93 % du territoire d'Alep. Les militaires syriens ont, assuré l'évacuation d'au moins 78 000 civils depuis le début de leur opération antiterroriste à Alep. Plus de 1 300 terroristes ont déposé les armes et quitté Alep pour se rendre dans les régions contrôlées par Damas. 1 270 terroristes ont été amnistiés. La résistance monte et durcit le ton en Europe La prolongation des sanctions antirusses est presque devenue un rituel ces dernières années. Cependant, la résistance monte d'un cran au sein de l'UE, d'autant plus que le système économique européen en a assez de tels coups bas. La pratique des sanctions économiques contre la Russie est devenue un rite de longue haleine très prisé par certains dirigeants de l'Union européenne: deux fois l'an, l'UE appelle la communauté internationale à régler le conflit ravagent l'est de l'Ukraine. Sans avoir atteint l'effet escompté, l'Europe, visiblement déçue, prolonge de nouveau le régime des sanctions antirusses pour une durée de six mois. Il semble que cette année-ci, on reste sur les mêmes rails, écrit le journal allemand Die Welt. Quoi qu'il en soit, poursuit le quotidien, la résistance contre cet état de choses ne cesse d'augmenter au sein même de l'UE, y compris dans les hauts échelons du pouvoir. " La prolongation des sanctions antirusses ne doit pas aller de soi. à l'avenir, il faut que nous en débattions davantage ", a récemment appelé Reinhold Mitterlehner, vice-chancelier et ministre autrichien de l'économie. Il est à noter qu'il est loin de faire cavalier seul. Rappelons que la Hongrie, la Grèce, Chypre, l'Espagne, et avant tout l'Italie, comptent parmi les critiques les plus acharnés du régime de sanctions économiques à l'encontre de la Russie. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, s'est également engagé il y a quelques mois à " repenser " cette politique. Concernant la position de M. Mitterlehner, l'homme politique a souligné que la Russie et l'Union européenne devaient " se rapprocher l'une de l'autre ". " Je suis pour une levée des sanctions progressive dans le cadre des accords de Minsk. ? mon avis, les deux parties sont tenues de s'acquitter de leurs obligations, aussi bien que l'Ukraine ", a fait remarquer le vice-chancelier. En outre, le ministre s'est dit opposé au renforcement des sanctions déjà existantes et à l'adoption de nouvelles sanctions dans les mois à venir. " Davantage de sanctions pourrait être plus dommageable qu'utile. Il ne sert à rien de tourner la spirale des sanctions éternellement. Cela ne contribue pas au règlement du problème, compte tenu des expériences passées ", a martelé M. Mitterlehner. Selon lui, l'économie en a besoin depuis longtemps. " Il est grand temps que l'on se penche sur la question de savoir si les sanctions produisent l'effet escompté et si l'on ne doit pas recourir à des approches alternatives ", a déclaré Michael Harms, gérant de la Commission du commerce avec l'Est de la Chambre d'industrie allemande, confirmant les allégations du vice-chancelier. Rappelons que le régime des sanctions antirusses puise ses racines dans le rattachement de la Crimée et de Sébastopol à la Russie, suite à un referendum qui s'est tenu en mars 2014. 96,77 % des Criméens et 95,6 % des habitants de la ville de Sébastopol (ville criméenne avec un statut particulier) ont voté pour le rattachement à la Russie. La péninsule avait été " offerte " à l'Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954. Aujourd'hui, l'Ukraine continue de considérer ce territoire comme le sien. La majorité des pays occidentaux soutiennent la position de Kiev et ont introduit des sanctions antirusses en 2014.