Le Maroc reste un mauvais élève en matière de liberté économique. Tel est le principal enseignement du nouveau classement de l'Institut Fraser-édition 2016, le think tank canadien spécialisé dans l'économie, la société et l'éducation. Selon l'Indice de liberté économique établi par l'organisme canadien, fondé en 1974 par l'économiste Michael Walker, le Royaume a chuté à la 118ème place du classement sur 159 pays évalués (ex æquo avec le Sénégal). Juste derrière le Nigeria (113ème), le Yémen (115ème), la Colombie (116ème) et le Vietnam (116ème). Il était 109ème l'année dernière. Comparativement à l'édition de 2015, le Maroc a perdu neuf points et obtient un score de 6,42 points au-dessous de la moyenne qui s'élève à 7,7 points. Il se situe devant le Ghana (120ème), le Bangladesh (121ème), le Belize et la Bolivie (122ème), entre autres. Au niveau de la région Maghreb, le Maroc se situe au deuxième rang après la Tunisie qui trône à la 108ème place avec un score de 6,54 points. La Mauritanie et l'Algérie se retrouvent respectivement à la 144ème place avec 5,63 points et à la 151ème (5,15 points). Tandis que la Libye pointe à l'avant-dernier rang du classement (158ème avec 4,58 points). Il est à souligner que l'attribution de l'indice de liberté économique s'appuie sur cinq critères principaux compris entre 0 et 10. A savoir: la taille du gouvernement (dépenses, impôts et entrepreneuriat), la structure juridique et la protection de la propriété privée, l'accès à une monnaie saine et stable, la liberté des échanges commerciaux à l'international et la réglementation du marché crédit, du travail et des entreprises. En ce qui concerne la taille du gouvernement, le Maroc se hisse à la 100ème place avec 6,1 points. Pas de changement pour la structure juridique et la protection de la propriété privée dont le score est resté inchangé, soit 6,1 points (53ème place). Concernant l'accès à la monnaie stable, le Maroc pointe à la 110ème place avec un score de 7,4 points. Il obtient 6,5 points (115ème) en matière de liberté des échanges avec l'étranger et 6,1 point (141ème) pour ce qui est de la réglementation du marché crédit, du travail et des entreprises. Par contre la Tunisie figure à la 123ème position. Selon la fondation américaine " Heritage ", la Tunisie maintient, ainsi, son statut de pays " plutôt non libre " avec un score de 55,7 points sur 100 en 2017. Il faut savoir que l'indice de liberté économique de la Tunisie s'articule autour de dix indicateurs regroupés en quatre catégories, à savoir l'autorité de la loi, les limites du gouvernement, l'efficacité de la réglementation et l'ouverture des marchés. Le rapport d' "Heritage " souligne que les réformes adoptées jusque-là n'étaient pas suffisantes pour remettre l'économie tunisienne sur de bons rails. Pour s'en tenir à la lettre du rapport " des réformes plus profondes pour améliorer la gouvernance et renforcer les piliers essentiels de la liberté économique sont nécessaires pour pousser l'économie sur une voie positive de transition ".