Une contribution à structurer le marché et à améliorer la qualité des produits, c'est ce que présente la décision du gouvernement, à propos de l'élaboration d'un cahier des charges pour l'industrie des pièces de rechange automobile. Lundi à Alger, des professionnels du secteur, ont salué cette démarche et ce, lors d'une conférence-débat sur le "développement du secteur automobile en Algérie et son tissu industriel local". Cependant ils ont appelé cependant à accé- lérer les démarches pour réguler ce segment en pleine expansion en Algérie en vue notamment d'introduire les normes internationales et instaurer une concurrence saine. "Nous voyons d'un bon il cette décision, car auparavant le segment était peu structur é. Nous souhaitons que l'élaboration de ce projet soit accélé- rée", a déclaré le directeur géné- ral de Renault Algérie, Guillaume Josselin, lors de cette rencontre tenue en marge du Salon international de l'aprèsvente et des services pour l'automobile (Equip Auto Algérie). En attendant de connaître les détails du cahier des charges, M. Josselin a estimé que la concurrence dans le domaine de la sous-traitance automobile "ne nous dérange pas à condition que cela soit fait dans un cadre loyal". Par ailleurs, le même responsable a annoncé que l'usine Renault d'Oran qui a établi des contrats avec quatre sous-traitants algériens, a mis en exergue l'obligation que ceux-ci répondent aux standards internationaux dans la fabrication des piè- ces de rechanges et accessoires automobiles. Renault Algérie compte inviter prochainement des sous-traitants "de renommée internationale" pour tenter de signer de nouveaux contrats de partenariat et atteindre l'objectif de 42 % de taux d'intégration à l'horizon 2019, selon M. Josselin qui a précisé qu'actuellement l'usine de Renault à Oued Tlelat a atteint un taux d'intégration de 30%. Pour Brahim Mellouk, responsable dans un groupe industriel, l'initiative de mettre en place un cahier des charges pour l'industrie de la pièce de rechange est louable, mais il fallait impliquer les opérateurs dans le domaine afin d'enrichir le projet. "Je pense que l'initiative est bonne, dans la mesure où elle vise à organiser le marché et sécuriser surtout la vie des citoyens, mais le travail serait plus complet et plus riche si on invite les opérateurs et les spé- cialistes à participer à son élaboration", a-t-il dit. Pour sa part, le commissaire du salon Nabil Bey Boumezrag, a indiqué que l'augmentation du nombre des participants à Equip Auto (340 exposants) par rapport à l'édition pré- cédente reflète l'importance accordée par les investisseurs internationaux pour ce segment en Algérie. Il a relevé aussi "la dynamique" du secteur de l'industrie et de la sous-traitance automobile en Algérie, ce qui apportera une valeur-ajoutée à l'assemblage des véhicules et contribuera ainsi à la baisse de leurs prix. BEAUCOUP DE CHOSES RESTENT ENCORE À FAIRE Pour leur part, des exposants algériens ont fait part des difficult és rencontrées sur le terrain, notamment "la concurrence déloyale" et "la contrefaçon". Pour un fabricant de batteries à Alger, beaucoup de choses restent encore à faire dans ce domaine en vue d'encourager l'industrie locale qui n'est qu'à ses débuts. Un autre exposant spécialisé dans la production des accessoires automobiles estime qu'il était nécessaire que l'Etat facilite davantage aux investisseurs l'accès au foncier industriel notamment. S'étalant jusqu'au 2 mars prochain, la 11e édition d'Equip Auto enregistre la participation de 340 exposants nationaux et étrangers, soit une augmentation de 11% par rapport à l'édition précédente.75% des exposants viennent d'une vingtaine de pays, selon les organisateurs. Au total, il y a 86 exposants algériens dont 10% sont des fabricants spécialisés dans les composants automobiles, les pièces de rechange et accessoires et les produits consommables ( b a t t e r i e s , l u b r i f i a n t s . . . ) . Concernant la participation étrangère, six (6) pays ont des pavillons nationaux (participation officielle) et qui sont la Chine, l'Inde, la Pologne, la Turquie, Taiwan et le Maroc. L'édition de cette année se caract érisera par la participation, pour la première fois, du ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels à travers l'Institut d'Es-Senia (Oran) qui a été retenu comme institut-pilote pour développer une main-d'uvre spécialisée dans les métiers de l'automobile.