Les cours du pétrole ont terminé en légère hausse mardi dans un marché restant sur ses gardes après avoir été fortement chahuté par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et avant la publication d'un rapport sur les stocks d'or noir aux Etats-Unis. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a terminé à 71,58 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 16 cents par rapport à la clôture de lundi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat de mai a gagné 30 cents pour finir à 66,52 dollars. Après avoir grimpé la semaine dernière à leurs plus hauts niveaux depuis 2014, les prix du baril ont nettement reculé lundi et ont longtemps hésité mardi sur la direction à suivre. "Après toute l'agitation liée à la situation en Syrie et à toutes ses ramifications éventuelles, le marché se stabilise un peu en attendant de voir d'où pourrait venir le prochain facteur capable de faire bouger les cours", a commenté Matt Smith de ClipperData. Les frappes menées par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni sur la Syrie, accusée d'avoir utilisé des armes chimiques, avaient ébranlé les marchés du pétrole qui craignaient de voir s'envenimer la relation entre les deux plus grands producteurs de brut au monde, la Russie et les Etats-Unis. Toutefois "la crainte que les tensions ne montent s'est atténuée quand le président Donald Trump a remis à plus tard un nouvel arsenal de sanctions contre la Russie", a souligné Michael van Dulken, analyste chez Accendo Markets. Après la diffusion lundi d'un rapport de l'Agence américaine d'information sur l'Energie sur la productivité des puits de forage aux Etats-Unis anticipant une nouvelle hausse de la production de brut dans le pays, le marché attendait désormais le rapport hebdomadaire de cette même agence sur le niveau des réserves de produits pétroliers. Pour la semaine achevée le 13 avril, les analystes tablent sur un recul de 600 000 barils des stocks de brut, sur une hausse de 450 000 barils des stocks d'essence, et sur une baisse de 376 000 barils des stocks d'autres produits distillés (diesel et fioul de chauffage), selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg. "Il est normal de prévoir une baisse des stocks de brut car c'est habituellement à cette période de l'année que la période de travaux de maintenance dans les raffineries se termine et qu'elles se remettent à fonctionner à plein", a indiqué M. Smith. Toutefois, "on a observé ces derniers mois une cadence particulièrement élevée dans les raffineries, une baisse des importations de brut et une hausse des exportations", a-t-il ajouté. "Il faudra donc voir au cours des deux prochains mois si les tendances habituelles se confirment."
Rebond en Asie Les cours du pétrole rebondissaient mardi en Asie, les inquiétudes sur de possibles ruptures d'approvisionnement au Moyen-Orient reprenant le dessus après les frappes américaines, britanniques et françaises en Syrie. Vers 04h10 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en mai prenait 30 cents à 66,52 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en juin, gagnait 23 cents à 71,65 dollars. Après les frappes des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne contre des sites militaires du pouvoir de Bachar al-Assad, les cours avaient atteint des sommets. Mais les marchés s'étaient calmés lorsque les Occidentaux avaient souligné que leur opération militaire était "limitée". D'après les analystes toutefois, le risque d'escalade est bien présent. "Il y a en jeu tellement de facteurs potentiels de perturbations, et peu de signes que la hausse des cours prenne fin rapidement, les investisseurs continuent de jouer la carte du risque géopolitique", a commenté Stephen Innes, analyste chez Oanda. Les cours sont également soutenus par l'accord de limitation de la production conclu par l'Opep et d'autres pays producteurs comme la Russie même si la hausse de la production de pétrole de schiste américain menace de contrecarrer leurs efforts pour stabiliser le marché. Les marchés attendent désormais les estimations sur l'état des stocks de brut américains de la fédération privée American Petroleum Institute et le chiffres officiels de l'Agence américaine d'information sur l'énergie.