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France : Emmanuel Macron et le risque du Chaos
Publié dans Le Maghreb le 21 - 01 - 2019

La descente aux Enfers d'Emmanuel Macron se poursuit. Sa gestion, catastrophique, de la colère sociale a ainsi abouti à refaire des forces de police et de gendarmerie les "ennemis du peuple", dans une logique que l'on croyait disparue depuis les attentats du 7 janvier 2015, et la tragique séquence d'actions terroristes qu'ils ouvraient.
Le souvenir d'Ahmed Merabet ou Frank Brinsolaro, ces policiers victimes des terroristes en tentant de protéger les victimes à Charlie, et celui du colonel Arnaud Beltrame, tombé en janvier 2018, il y a moins d'un an, s'effacent devant les images des policiers qui éborgnent et défigurent, utilisant -ce qui est contraire aux règlements- leurs Flash Ball pour viser la tête des manifestants. Mesurée à cette aune, le bilan d'Emmanuel Macronest terrible. Il est probablement irrémédiable. Par ses actes, comme par ses propos, Emmanuel Macron conduit la France vers le chaos. Il est devenu aujourd'hui, tant par sa politique, justement détestée, que par sa personne, parfois injustement haïe, le symbole d'une division radicale entre les Français.

Un tournant sécuritaire
La déclaration du Premier-ministre sur TF1 lors du journal du 7 janvier confirme que ce gouvernement, et le Président, n'ont rien compris et rien appris aux événements qui se succèdent depuis maintenant près de deux mois. Edouard Philippe a réclamé des peines exemplaires contre les "casseurs". Mais, la justice est en France (théoriquement) indépendante. Ce n'était pas à lui de faire une telle déclaration. Il s'est déclaré choqué par les images diffusées à propos de "l'acte VIII", la manifestation du 5 janvier. Mais, il n'a pas eu un mot pour les victimes des forces de police. Le Premier ministre entend donc donner une réponse "sécuritaire" aux "violences" provoquées par ce mouvement; mais il ne se rend pas compte que la seule réponse susceptible de faire baisser le niveau de violence est une réponse politique. Une telle attitude démontre que ce gouvernement est aujourd'hui purement réactif et a perdu l'initiative. Car les mesures annoncées depuis le 10 décembre ont toutes pour caractéristique "trop peu, trop tard".
La question qui est maintenant posée est celle de la démocratie, à travers la revendication du scrutin proportionnel et du référendum d'initiative citoyenne. C'est sur ces points qu'une réponse était attendue. Force est de constater qu'elle n'est pas venue.
Cette situation de crise engendre désormais une coupure grave entre les Français et les forces de l'ordre. Ces dernières ont provoqué des centaines de blessés, dont certains très graves. Des femmes et des hommes ont été éborgnés ou grièvement blessés. Alors, il faut dire que certains, une petite minorité, de ces cas sont des accidents. Au-delà des accidents, hélas probablement inévitables, et des bavures, il y a une volonté politique. Elle met en cause le Préfet de Police, le Ministre de l'Intérieur et, bien entendu, le Premier ministre, Édouard Philippe.

Le symptôme du boxeur
L'épisode dit "du boxeur" sur la passerelle enjambant la Seine est symptomatique. Tout le monde a en mémoire la vidéo où l'on voit Christophe Dettinger frapper un policier. Mais il est important aussi de voir la vidéo des minutes précédant son acte. Elle éclaire de manière significative le contexte dans lequel il a eu lieu. Christophe Dettinger a publié ensuite une vidéo où il s'explique et dit regretter son acte. Au-delà des faits, qui auront à être jugés, le soutien dont il bénéficie dans une grande partie de l'opinion doit être pris en compte. Une "cagnotte" de soutien, constituée sur une plate-forme numérique, a recueilli en moins de 48h plus de 120 000 euros avant d'être arrêtée, sans doute sur ordre du gouvernement. Il semble que plus de 7.000 personnes ont contribué à cette cagnotte, qui devrait l'aider à payer des avocats. Une telle mobilisation spontanée pour un individu isolé est assez exceptionnelle. Elle dit beaucoup de choses sur l'état de la situation. Face à ce mouvement de solidarité, la réponse du gouvernement, par l'intermédiaire de Mme Schiappa est consternante.
Cette femme, ci-devant Ministre, ne sait visiblement pas que cette cagnotte est parfaitement légale. En appelant à une dénonciation massive des donateurs, Mme Schiappa retrouve les réflexes les plus noirs de notre histoire.
Pour regrettables et condamnables que soient les faits commis par Dettinger, ils traduisent l'immense colère d'un mouvement que le pouvoir s'obstine à ne pas entendre, muré qu'il est dans ses certitudes et l'idée qu'il représente le "camp du bien".
Il y a toute l'exaspération de ces gens, qui n'avaient jusque-là jamais manifesté de leur vie, et qui ont fait en deux mois l'expérience de la violence gouvernementale, mais aussi de l'autisme politique du pouvoir. Il faut s'en rendre compte: il y a dans des secteurs entiers de la population française une colère qui ne cesse de monter.
Cette même colère qui transforme les mouvements pacifiques en émeutes, et les émeutes en révolutions. Cette colère se nourrit aussi de la différence de traitement qui existe entre les violences policières et les violences de manifestants. Cette colère se nourrit, enfin, du mépris et de la haine qu'affichent de manière désormais décomplexée les éditorialistes aux gages du pouvoir. Que l'on pense aux déclarations scandaleuses et criminelles (au sens d'incitation au meurtre) d'un Luc Ferry appelant l'armée à tirer sur des gilets jaunes…

L'impasse européiste
Le problème aujourd'hui posé au gouvernement est donc de faire retomber la violence et de canaliser la colère. Il n'en prend pas le chemin avec ses provocations. Mais, que peut-il faire? La première des actions serait de reconnaître la légitimité des revendications des Gilets Jaunes. On voit bien ici poindre les problèmes politiques.
Pour les revendications politiques, comme l'établissement du scrutin à la proportionnelle et le référendum d'initiative citoyenne, ces innovations menacent de désarticuler le cadre qui assure à une petite minorité de pouvoir gouverner même face à des oppositions populaires majoritaires. On comprend alors pourquoi Emmanuel Macron voudrait vider ces innovations de leur contenu réellement démocratique en les cantonnant dans des domaines qui leur enlèveraient tout sens.
Quant aux revendications de justice fiscale, elles ne peuvent être satisfaites tant que la liberté des capitaux sera élevée au rang de principe.
Car, c'est cette liberté de capitaux qui permet aux grandes fortunes et aux entreprises largement bénéficiaires de pouvoir jouer avec la loi. Or, les atteintes à la liberté des capitaux sont prohibées par l'Union européenne.
Sur le pouvoir d'achat, les mesures ici se heurtent à la trop fameuse "compétitivité internationale" de la France qui joue ici le rôle d'une règle de fer dans un pays qui ne peut plus déprécier sa monnaie. Car, il faut s'en souvenir, ce qui contraint toute politique de partage des richesses créées par le travail, c'est en réalité la monnaie unique, c'est l'Euro.

Quelle solution politique?
On conçoit qu'Emmanuel Macron et son gouvernement n'aient nulle intention de remettre en cause les règles de l'UE ni de sortir de l'Euro. On comprend aussi qu'ils tiennent comme à la prunelle de leurs yeux aux dispositions qui leur permettent cet exercice minoritaire du pouvoir dans lequel ils se complaisent avec une malsaine délectation.
Il reste alors une solution: le retour aux urnes par la dissolution de l'Assemblée nationale. Même si cette solution est imparfaite, elle pourrait aujourd'hui constituer un exutoire logique à la crise. Mais il faut faire vite. Qu'il y ait un mort, que ce soit dans les forces de l'ordre ou chez les manifestants, et même cette solution perdra toute efficacité.
Emmanuel Macron porte déjà une responsabilité historique: celle d'avoir provoqué par ses dires et ses actes la crise sociale la plus violente que la France ait connue depuis 1968.
S'il persiste dans son attitude et dans ses provocations, il peut conduire la France au chaos. Il est temps qu'il comprenne que sa politique a échoué. L'échec est évident, qu'il s'agisse de la politique intérieur ou de la politique extérieur, domaine dans lequel il a perdu, du fait des événements, toute crédibilité.
La légitimité de son pouvoir est durablement atteinte et sa légalité le sera bientôt. Il est temps qu'il comprenne que seul un retour aux urnes peut dénouer cette crise. Il est temps qu'il comprenne enfin que le temps n'attend pas.


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