Le numéro un mondial de l'acier a dénoncé l'accord de reprise de l'aciérie de Tarente, en Italie, comme le lui permet l'une des clauses du contrat. Car le Parlement italien a retiré la protection pénale en matière environnementale jusque-là accordée aux gérants du site. C'est un coup de théâtre qui s'apparente à un coup mortel pour l'aciérie Ilva de Tarente, dans le sud de l'Italie. Le sidérurgiste ArcelorMittal a envoyé aux administrateurs du site son préavis de retrait et de résiliation du contrat de rachat, comme le lui permet l'une des clauses du contrat.
ArcelorMittal menace de fermer l'aciérie Ilva de Tarente Ce retrait était prévisible. Les dirigeants d'ArcelorMittal en brandissaient la menace depuis plusieurs mois , alors que le Parlement italien a supprimé la " protection juridique nécessaire à la mise en œuvre du plan environnemental sans risque de responsabilité pénale " selon les termes du groupe. Des avertissements restés sans effets : la suppression de cette immunité est effective depuis le 3 novembre.
Profondément regrettable Le géant de l'acier a donc décidé d'annuler la transaction. Il a " demandé aux administrateurs extraordinaires d'assumer la responsabilité des opérations et des employés d'Ilva dans les 30 jours suivant la réception de l'avis de retrait et de résiliation ", a-t-il écrit dans son courrier. " L'annonce de ce jour est profondément regrettable et n'est évidemment pas l'issue pour laquelle nous avons travaillé si dur ", a commenté le patron du groupe pour les produits plats en Europe, Geert Van Poelvoorde, dans un message aux salariés. Toutes les opérations vont être suspendues, mais " maintenues dans un mode où elles pourront être redémarrées ", a-t-il précisé. Les dirigeants du géant de l'acier devaient rencontrer mi-novembre le ministre du Développement économique, Stefano Patuanelli. Ce dernier demande le respect de l'accord. " Il n'existe pas d'idée de plan industriel pour le pays sans la sidérurgie " affirme-t-il, s'inquiétant désormais d'un plan social qui pourrait concerner près de 11.000 emplois, dont 8.200 pour la seule ville de Tarente.
Bombe sociale De leur côté, les syndicats dénoncent l'incapacité du gouvernement. " C'est un chef-d'oeuvre d'incompétence et de lâcheté politique, commente le secrétaire national de la Fim-Cisl, Marco Bentivogli. A la bombe environnementale qui n'a pas été désamorcée a été ajoutée une bombe sociale sur le point d'exploser. " La secrétaire générale de la Fiom-Cgil, Francesca Re David, juge pour sa part " gravissime et inacceptable la décision d'ArcelorMittal ".
Tarente, l'avenir d'Ilva plus que jamais en suspens Le sidérurgiste, qui avait annoncé la reprise d'Ilva en juin 2017 pour 1,8 milliard d'euros, avait dû céder cinq usines en Europe pour obtenir l'accord des autorités antitrust européennes, en mai 2018. L'acquisition avait été finalisée le 1er novembre 2018 dans un contexte de polémiques nourries par le Mouvement 5 étoiles, qui avait promis la fermeture de l'une des aciéries les plus polluantes d'Europe. ArcelorMittal avait commencé à injecter les 2,4 milliards d'euros promis sur cinq ans pour la remettre aux normes environnementales. Mais il était loin d'avoir achevé son redressement économique. De source syndicale, le site perdrait entre 1,5 et 2 millions d'euros par jour, et ne produirait cette année que 4,5 millions de tonnes d'acier, contre les 6 millions de tonnes annoncées par AcelorMittal lors de sa reprise.
IAG achète la compagnie espagnole Air Europa pour 1 milliard d'euros Le groupe IAG, propriétaire notamment de British Airways, a annoncé lundi l'acquisition de la compagnie aérienne espagnole Air Europa pour un milliard d'euros en numéraire. Cette opération doit lui permettre de se renforcer sur les liaisons entre l'Europe et l'Amérique latine. "L'acquisition d'Air Europa va ajouter une nouvelle compagnie compétitive, efficace sur le plan des coûts, à IAG, consolider le statut de Madrid en tant que hub européen de premier plan et permettre à IAG de parvenir au leadership sur l'Atlantique Sud", a dit Willie Walsh, directeur général d'IAG.