Le site ayant abrité l'ancienne unité «Briqueterie et tuilerie de Bizot», situé à l'entrée sud de la ville, fait l'objet de dissension, ces derniers temps, entre des représentants de la société civile locale, particulièrement ceux évoluant dans le domaine de la protection de la nature et de l'environnement, et les autorités de wilaya. Erigée à la fin des années 1920, cette unité, située à proximité de la gare de chemin de fer, occupe une assiette de plus de 3 hectares dont le symbole reste, à ce jour, le haut-fourneau ou la cheminée, d'une hauteur d'une cinquantaine de mètres, entièrement réalisée en brique pleine et construite entre 1924 et 1928 (en même temps que l'usine). Ce patrimoine historique reste un véritable chef-d'œuvre du genre. A signaler qu'à proximité, et dans l'enceinte même du site, il y a un endroit féérique appelé communément «El Bir», un petit lac d'une capacité de près de 10 000 mètres cubes, entouré d'un bosquet d'eucalyptus, un endroit riche en faune et en flore qui servait, avant sa dégradation, de lieu de promenade et de détente pour les familles. Après son détournement par un particulier qui l'a exploité, plus d'une décennie, à des fins personnelles et abusives, le site en question a été récupéré et laissé en état d'abandon, malgré les incessants appels de quelques associations locales, afin d'en faire – de préférence dans le cadre d'un investissement privé – un jardin de détente et de villégiature pour des familles en quête de défoulement et de sorties diurnes et nocturnes, particulièrement lors de saisons estivales, d'autant plus que Constantine manque terriblement de ce genre d'infrastructure. Malheureusement, les dernières nouvelles parvenues à la population font état d'une mainmise par des «prédateurs du foncier» qui vont se l'accaparer pour en faire une annexe de «leur zone industrielle», située à quelques jets de pierres de ce site. Pourtant, soutiennent nos interlocuteurs, Didouche-Mourad dispose déjà d'une grande zone industrielle de plusieurs hectares en état d'activité et verra incessamment le lancement des travaux d'aménagement d'une nouvelle méga-zone industrielle de 300 hectares, du côté de Retba à proximité de l'autoroute Est-Ouest. N'est-ce pas largement suffisant pour les investisseurs industriels ? Les habitants interpellent vivement le wali de Constantine, Abdessamie Saïdoun, afin de trancher en leur faveur tout en comptant «s'opposer par tous les moyens pacifiques à cette boulimie ‘'extensioniste'' qui n'en fini pas de dévorer nos espaces urbains». Voilà, les doléances sont lancées, aux autorités wilayales d'être à l'écoute de la population et du bon sens ! A. M'haïmoud