Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a lancé, officiellement, à partir de la mairie de Kouba, l'opération de délivrance du permis de conduire biométrique. Avant d'arriver à Kouba, Bedoui, qui était accompagné du ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane, de la ministre de la Poste, des TIC et du Numérique, Houda-Imane Feraoun, et du wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, a visité le Centre de documentation biométrique protégée du Hamiz où il a prononcé une allocution précédant le lancement de ce programme de numérisation du permis de conduire algérien. Il ressort, d'après le programme qui nous a été remis, que seul un million de permis de conduire sera délivré en 2018. 4 millions sont prévus pour l'année suivante, 7 millions en 2020 et 10 millions en 2021. La fin de l'année 2022 est la date-butoir pour la généralisation de ce document à puce électronique. Pour l'heure, ce document officiel hautement sécurisé n'est établi que dans quatre communes de la wilaya d'Alger (Kouba, Baba-Hassen, Alger-Centre et Dar-el-Beïda), choisies comme municipalités pilotes. Dès le mois de mai, cette opération sera étendue à toutes les communes d'Alger. Ne sont concernés, pour l'heure, par cette action que les citoyens qui ont nouvellement obtenu leurs permis ou ceux titulaires d'anciens permis mais qui ont changé de catégorie vers la fin de l'année en cours, la délivrance du nouveau permis par les guichets électroniques des communes sera étendue à toutes les municipalités du pays. S'agissant de l'institution du permis de conduire à points, il semblerait que ni le secteur de l'intérieur, ni ses partenaires, dans ce programme notamment les services de sécurité, ne sont prêts à gérer au mieux ce dossier. En effet, des textes réglementaires détaillant l'application de certains articles de la loi 17/05 modifiant et complétant la loi 01/14 du 19 août 2011 portant organisation, sécurité et circulation de la police de la route ne sont pas édités. De même que l'autorité chargée de centraliser et de gérer les contraventions, qui est la délégation nationale de la sécurité routière, n'est pas encore installée. L'application du permis à points est finalement reportée et aucune échéance n'a encore été arrêtée. Par contre, le ministère de l'Intérieur projette de commencer à instituer la carte grise biométrique avant la fin de l'année en cours. A cette date, le département de Bedoui commencera cette opération par l'attribution de la carte numérique aux propriétaires de véhicules enregistrés et circulant avec la carte jaune. Le premier trimestre de l'année prochaine verra la généralisation de la carte grise biométrique sur le territoire national. Le nouveau permis, un instrument pour lutter contre l'hécatombe sur les routes Lors de son intervention, le ministre de l'Intérieur a déclaré que l'instauration du permis biométrique et, plus tard, du permis à points est la première étape d'une stratégie de l'Etat visant à atténuer le sinistre bilan des morts et blessés sur les routes du pays. «Le nouveau permis dépasse le seul critère de la modernisation pour être une étape essentielle dans la stratégie mise en place par l'Etat dans le domaine de la sécurité de la circulation routière. En effet, l'Algérie enregistre des chiffres record dans les bilans des accidents de la circulation déplorant pas moins de 4 000 morts par an, soit 11 morts chaque jour. De plus, des dizaines de milliers de blessés sont enregistrés. A cela, il y a lieu d'inclure 100 milliards de dinars de dégâts et autres indemnisations. Ces terribles chiffres inquiètent. Ils dépassent en les moyennes universelles», dira-t-il, précisant, par ailleurs, que des réformes sont engagées pour sécuriser davantage les routes du pays. Par la suite, le ministre énumérera les actions de modernisation et la numérisation de l'administration qui a été énergiquement entamée avec la conception et l'établissement du passeport biométrique. 12 millions d'exemplaires de ce document ont, à ce jour, été remis aux demandeurs. Le ministre n'a pas manqué de féliciter les cadres algériens qui ont bâti ce système de permis biométrique. Abachi L.