Aujourd'hui, le titre «Un radical barbu» sonne un peu comme une évidence, voire une lapalissade. Mais c'est le titre d'une pièce de théâtre de Boris Vian, écrite en 1950. Dans les années 1950, les «radicaux» étaient tous à gauche. Les démocrates, nous disait-on, étaient tous des pacifiques, que dis-je ? des anges sur terre qui quand un gauchiste les frappe sur la joue droite, ils tendent la joue gauche. Les barbus, eux, étaient encore au berceau. «Un radical barbu» est une donc pièce de théâtre comique en un acte et huit scènes écrite par Boris Vian. Jamais jouée, elle est restée inédite. Boris Vian (c'est trop long de dire qui il est, ce doué en tout), qui détestait les politiques, ne se privait pas de les tourner en ridicule. Dans cette pièce, il a imaginé une Chambre des députés où l'orateur monte à la tribune, puis descend dans l'hémicycle pour «défendre son point de vue à coups de poing» contre son opposant. La règle veut que celui qui reste debout l'emporte et le Journal officiel en prend note. La loi du plus fort est toujours la meilleure... Comme aujourd'hui ! K. B. [email protected]