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Où en est la protection infantile ?
TIPASA
Publié dans Le Soir d'Algérie le 18 - 06 - 2018

Le bilan établi par la Direction de la santé et de la population de la wilaya de Tipasa, quoiqu'il comporte des données précieuses en matière de santé publique, interpelle en matière de protection maternelle et infantile.
Ce bilan fait ressortir une population globale au niveau de la wilaya de Tipasa estimée à fin 2017 à près de 700 000 habitants, soit une évolution qui avoisine les 200 000 habitants par rapport au recensement de 1998 où la population était de 500 000 habitants.
La population de sexe féminin à fin 2017 avoisinait, quant à elle, 49%, soit plus de 343 000 personnes par rapport à la population totale. Le nombre de naissances vivantes à fin 2017 a été de 16 000, soit le double des naissances de 1998, estimé à plus de 8 700 naissances.
Le nombre de femmes mariées en âge de procréer à fin 2017 avoisinait 82 000 femmes, soit 17% de la population globale. La population féminine mariée impliquée dans le processus d'interruption de grossesse à fin 2017 est évalué à 14% de la population féminine mariée.
Ce faisant, plusieurs questions sont posées par des observateurs et spécialistes en démographie pour tenter d'expliquer la faiblesse du recours à l'utilisation des produits contraceptifs. Certains avancent une déficience budgétaire, d'autres estiment qu'il s'agit de problèmes économiques et sociaux ou bien d'appréhensions culturelle et religieuse ; tandis que d'autres mettent à l'index une prise en charge insuffisante des missions sanitaires et médico-sociales de proximité, à destination des mères et futures mères et des enfants de moins de 6 ans, notamment les séances pré ou postnatales. Autant de questionnements qui sont mis en évidence eu égard à l'explosion démographique constatée (le nombre de naissances vivantes à fin 2017 a été de 16 000, soit le double des naissances de 1998, estimé à plus de 8 700 naissances). Pourtant Tipasa dispose de plus de 40 infrastructures de planification familiale, qui englobent tout le périmètre démographique du territoire de la wilaya.
L'analyse de l'historique de cette évolution démographique en Algérie fait ressortir un constat étonnant.
Le programme national de lutte contre la mortalité infantile adopté en 1984 a été renforcé et revu au plan des objectifs et stratégies à partir de 2000, pour intégrer les besoins de santé émergents à la lumière des évolutions récentes. «C'est à ce titre que les soins prodigués à la mère durant la grossesse, pendant et après l'accouchement, ont eu un effet considérable sur la santé de la mère et sur celle de son enfant ; les consultations périnatales permettent non seulement le dépistage des affections mais aussi le traitement de problèmes de santé antérieurs ou liés à la grossesse ou aggravés par celle-ci», soulignent certains spécialistes de la santé en renchérissant que «la réduction du niveau de mortalité néonatale et maternelle a impliqué la prise en charge globale et intégrée de la santé de la mère et du nouveau-né dans le cadre du Plan national de périnatalité». Ces experts en santé publique sont formels en affirmant que «les mesures destinées à consolider la promotion et la protection de la mère, du fœtus et du nouveau-né assurent une meilleure sécurité néonatale et périnatale, en renforçant la lutte contre la mortalité maternelle et infantile, la morbidité et les handicaps à travers notamment l'amélioration des conditions de suivi de la grossesse, particulièrement les grossesses à risques, mais, aussi, l'amélioration des conditions de prise en charge médicale du nouveau-né et la consolidation du lien mère- enfant à travers la promotion de l'allaitement maternel ayant nécessité la mise en place des structures sanitaires nécessaires pour une meilleure prise en charge du nouveau-né et de la femme enceinte», rappellent ces spécialistes médicaux.
Toujours dans le même ordre d'idées, un expert en protection maternelle et infantile nous dira à ce propos que «des mesures ont fait l'objet d'un programme national destiné à assurer un équilibre familial harmonieux et à préserver la vie et la santé de la mère et de l'enfant, notamment par l'espacement des naissances et des programmes de santé nationaux qui ont été mis en œuvre, et qui ont enregistré des résultats encourageants en réduisant la morbidité et la mortalité infantile et maternelle».
Cet expert reconnaît, par ailleurs, que «malgré les efforts et les investissements de l'Etat, le fort accroissement de la population est l'un des phénomènes démographiques le plus important qu'a connu l'Algérie depuis son indépendance et, partant, faire reculer cette croissance représente une grande priorité pour des raisons autant économiques que sociales. Le succès de cette stratégie nécessite l'élaboration d'une véritable politique à long terme dont le but est de changer le comportement des Algériens face à la procréation», conclut cet expert.
D'autre part, certains membres du corps médical ont tiré la sonnette d'alarme en affirmant : «Ce qui est inquiétant, c'est que le nombre de naissances a atteint, voire dépassé pour la première fois dans l'histoire de l'Algérie, selon ces sources, le cap d'un million de naissances en 2018, bien que le nombre de naissances ait chuté à 700 000 naissances par an lors des années 1990, après avoir enregistré les 850 000 naissances dans les années 1980.» Et de s'interroger : «Comment faire face à cet aléa qui grève le développement économique et social de l'Algérie ?»
Ces mêmes spécialistes s'interrogent en outre sur «les objectifs du Programme national de maîtrise de la croissance démographique (PNMCD) adopté par le gouvernement algérien en 1983 à la lumière des remarques préconisées par des personnalités qui avaient attiré l'attention des pouvoirs publics algériens sur les conséquences négatives prévisibles du phénomène du fort accroissement démographique sur le développement économique et social». Et de rappeler qu'«en 1966, le rythme d'accroissement démographique devenait préoccupant et a conduit au lancement du débat autour de la relation population-développement. La nécessité de la régulation des naissances par la planification familiale est exprimée pour la première fois à la fin des années 1960, une commission nationale chargée de l'élaboration d'une politique de natalité est mise en place en 1968».
Dans un climat quelque peu équivoque, nous expliquera un autre médecin, cela est dû au fait que la promotion de l'espacement des naissances et la non-intervention en matière de population, l'offre de prestations dans les structures publiques ont été toutefois considérablement élargies au cours des années 1970. Le premier centre d'espacement des naissances a été ouvert à Alger en 1967. L'année 1974 va voir le lancement du programme national de protection maternelle et infantile et espacement des naissances. (PMI/EN) visant à développer l'offre de contraception. Dans ce cadre, certains spécialistes nationaux considèrent que «la réussite de ce qui sera plus tard le PNMCD résidera dans les centres de protection maternelle et infantile et espacement des naissances qui fonctionnaient une dizaine d'années avant l'adoption du programme de population et le 20 février 1983, le gouvernement algérien a adopté un programme national d'action en vue de la maîtrise de la croissance démographique (PNMCD), mais hélas marginalisé entre 1989 et 1992, par la suppression des instruments de sa prise en charge».
A la lumière du bilan élaboré par la DSP de Tipasa, nous saurons que le PNMCD «repose sur trois axes d'action orientés vers le développement des infrastructures de base et l'organisation matérielle devant servir de support aux prestations en matière d'espacement des naissances, mais aussi sur l'action d'information, d'éducation et de sensibilisation destinée à entraîner l'adhésion consciente des populations dans l'objectif de maîtrise de la fécondité et sur l'organisation des activités d'étude et de recherche fondamentale et appliquée sur les déterminants de la croissance démographique». Dans ce cadre, une autre source révélera que «le principal levier d'action du PNMCD va conduire dans les années 1980 à une multiplication des structures intégrant l'activité de planification familiale. Le PNMCD est lancé en 1983 avec 340 centres de protection maternelle et infantile et espacement des naissances (PMI/EN). A cela, il faut ajouter 199 structures sanitaires se chargeant de la distribution des contraceptifs oraux. Le réseau d'infrastructures de base du secteur public passera de 745 unités en 1984 à 1 400 en 1986 et 1800 en 1987 pour atteindre 1 955 unités en 1988». Et de conclure que «ce développement rapide a été rendu possible à la faveur d'une démarche qui visait à intégrer l'activité d'espacement des naissances au sein des structures déjà existantes. En fait, la démarche retenue était d'intégrer la contraception dans toutes les unités de base : polycliniques, centres de santé et salles de soins», en précisant que «les années 1990 vont être marquées par le souci d'améliorer le niveau qualitatif des prestations. Le réseau infra-structurel va évoluer toujours autour de 2 000 unités, excluant désormais les structures non opérationnelles. L'objectif qualitatif recherché va se traduire par le renforcement des moyens à travers l'équipement des unités, l'amélioration des capacités techniques des personnels et l'organisation de la référence dans le domaine de la santé reproductive et la planification familiale». En soulignant l'incontournable «création de centres de planification familiale (CPF) au sein des maternités des CHU et des secteurs sanitaires, dont la création de ces unités vise à renforcer le lien entre l'accouchement et la contraception, par la mise en œuvre d'un programme de contraception. La création des CPF dans les CHU répond également à la nécessité d'impliquer davantage les gynécologues du secteur public à la promotion de la contraception. Les recyclages de sages-femmes sont restés une nécessité jusque dans les années 1990, bien qu'à partir de 1988, un module de contraception ait été intégré dans le cursus de base des sages-femmes, et que les années 1990 ont vu la formation de base des sages-femmes renforcée pour intégrer notamment la dimension ‘'santé reproductive''. Toutefois, entre 1985 et 1990, les sages-femmes n'étaient pas autorisées à prescrire la contraception».
La modification de la loi 85-05 intervenue en 1990 supprime le vide juridique en la matière en stipulant de nouveau que «les auxiliaires médicaux sages-femmes sont autorisés à prescrire les produits, procédés et méthodes de protection maternelle».
Houari Larbi


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