- C'est quoi toutes ces chaînes et ces cadenas ? - Oh ! Rien ! Juste une maison close ! - ??? Je crois que je serais choqué ! Oui ! Ce jour-là s'il devait arriver un… jour, je serais choqué. Voire plus, mis KO ! D'abord, parce que je n'aurais jamais connu cela auparavant. D'accord, ce n'est pas parce qu'un être humain n'a pas vécu ce genre de situation, qu'il découvre pour la première fois «LA CHOSE» qu'il doit en tomber par terre. Sauf que là, ce n'est pas juste «LA CHOSE». Non ! C'est franchement la chose très très chose. Comment réagirais-je en face de cette chose ? Je ne sais pas ! Je suis incapable d'anticiper sur mes sentiments. D'ailleurs, aurais-le temps d'en avoir, des sentiments ? Là, aussi, je l'ignore. Si vous me posiez la question de savoir comment je trouverais demain matin mon café si j'y rajoutais un sucre, je pourrais toujours vous répondre «un peu plus sucré», ou encore «trop sucré à mon goût» ou bien «carrément infect tellement il a viré miel». Le sucre supplémentaire dans ma tasse de café, je peux vous répondre. Mais LA CHOSE ! Comment un être normal, dans la définition large que nous nous faisons tous de la normalité en Dézédie, réagirait si un jour, un président d'Assemblée nationale allait jusqu'au terme de son mandat conformément aux textes qui régissent cette institution ? Eh oui ! Vous voyez que ce n'est pas rien ! Que ferions-vous, que ferions-nous tous, puceaux de cette chose-là, si un président allait pépèrement au bout de son mandat ou de ses mandats, se plante devant nous, et annonce «conformément à la Constitution, je passe le relais» ? Le choc, pardi ! Nous ne sommes pas prêts à recevoir ce genre d'uppercut dans le foie et le gras du bide. C'est trop violent. Nous, ce qui nous rassure, ce sont les fins de règne sanglantes, pleines de «tikherbichine» ou, lorsqu'elles n'ont pas la grandeur et la dignité d'être sanglantes, finissent au moins dans le clapotis lamentablement kitch d'une opération de redressement ou d'un putsch. Ça, oui ! Nous savons faire ! Mais un machin légal, en ligne droite, sans zigzags, sans chicanes, sans chicaneries et sans le «pschitt» des silencieux, ça ne passerait pas. Peut-être un jour. Mais là, tout de suite ? Une dose de légalité et d'alternance écrite dans le marbre, ça nous tuerait aussi sec ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.